CONJONCTURE. Le nombre d'heures travaillées sur les chantiers a continué à se rapprocher de son niveau d'avant-crise au cours du 2e trimestre 2021. Un redressement qui doit encore se confirmer, d'autant qu'il est surtout porté par les ouvriers permanents, les intérimaires étant en difficulté.

L'activité des compagnons retrouve presque son niveau d'avant-crise sanitaire, mais il y a encore de la marge à rattraper. Au 2e trimestre 2021, les heures travaillées sur les chantiers ont continué de remonter la pente mais sont toujours restées inférieures de 6,4% au niveau enregistré au deuxième trimestre 2019.

 

 

D'après le ministère de la Transition écologique, qui centralise ces statistiques, la reprise s'est certes confirmée avec un rythme encore plus soutenu qu'au début de l'année (+4,1%). L'ensemble des segments d'activité du bâtiment et des travaux publics sont en progression : le plus dynamique s'avère être celui des travaux de construction spécialisés, portés par les chantiers de rénovation (+3,3%) ; le génie civil, après avoir été impacté par les conditions climatiques hivernales, a repris de plus belle (+12,4%). Les constructions de bâtiments se sont en revanche tassées (+0,6%).

 

Sans véritable surprise, le ministère constate que le niveau d'heures travaillées de tout le secteur a été "bien supérieur" au 2e trimestre 2021 qu'au 2e trimestre 2020, période du premier confinement sanitaire où le BTP, comme tant d'autres secteurs, avaient été mis à l'arrêt. "Sur un an, les heures réalisées sur l'ensemble des chantiers BTP sont en hausse de 33% avec +28,9% pour la construction de bâtiments, +38,1% pour le génie civil et +32,6% pour les travaux de construction spécialisés", observe le boulevard Saint-Germain.

 

Difficultés de recrutement

 

 

Au niveau de l'emploi, les pouvoirs publics ont constaté que l'activité partielle avait permis sur un an de limiter la baisse du niveau d'emploi des ouvriers permanents (-0,5%). Le marché de l'emploi reste cependant très variable selon les segments, illustrant les difficultés de recrutements que rencontre la filière : par exemple, le nombre de compagnons sur les chantiers de constructions de bâtiments et de travaux spécialisés, qui étaient déjà à la peine avant le Covid, ont encore diminué sur un an (respectivement -3,9% et -0,6%). Le génie civil connaît moins la crise, sa forte activité dopant ses embauches (-2%).

 

Bien qu'il remonte la pente grâce aux chantiers de génie civil amorcés au printemps (+9,3%), l'emploi intérimaire reste malgré tout en retrait depuis la baisse d'activité engendrée par le premier confinement de mars 2020. "S'il progresse de 44,2% par rapport au 2e trimestre 2020, son niveau est inférieur de 27,5% par rapport au même trimestre un an plus tôt", note le ministère.

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