EMPLOI. Les recrutements de plus d'un mois dans le secteur de la construction ont reflué au cours du 4e trimestre 2021 en comparaison aux trois mois précédents, bien que leur niveau est malgré tout en progression sur un an. L'immobilier est confronté aux mêmes tendances.

La communication gouvernementale autour des très bons chiffres de l'emploi dans cette période de reprise économique semble être confirmée par les indicateurs de l'Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale) : tous secteurs d'activité confondus, le nombre de déclarations d'embauches de plus d'un mois hors intérim s'est stabilisé à +0,3% au 4e trimestre 2021, demeurant à un "très haut niveau", de l'ordre de 2,4 millions de déclarations. Un léger tassement certes, mais qui intervient après une importante augmentation de 11% enregistrée au 3e trimestre de l'année dernière. L'économie française a ainsi vu le nombre de ses CDI (contrats à durée indéterminée) croître de 3,6% entre octobre et décembre 2021, tandis que la part de CDD (contrats à durée déterminée) a en revanche diminué de 2,9% sur le même laps de temps.

 

 

Globalement, les embauches de plus d'un mois se sont carrément envolées de 35,3% sur un an, "compte-tenu du niveau bas enregistré au 4e trimestre 2020 dans le contexte du 2e confinement", précise la caisse nationale de l'Urssaf. Par rapport au dernier trimestre 2019, donc juste avant la survenue de la pandémie, elles ont là aussi bondi de 12,5%. Le niveau de recrutements varie toutefois en fonction de la taille de l'entreprise : les sociétés employant moins de 20 salariés (donc les très petites entreprises, TPE) ont ainsi signé 1,9% de contrats de travail en moins au 4e trimestre 2021, alors que les plus grandes structures en ont signé 1,9% de plus.

 

Des remous dans le BTP et une forme de précarisation dans l'immobilier

 

En se penchant plus précisément sur les chiffres du secteur de la construction, on s'aperçoit cependant que la tendance commence à se dégrader : les déclarations d'embauches de la filière se sont repliées de 2,7% entre les 3e et 4e trimestres 2021. Comparé à la période pré-Covid, elles ont néanmoins augmenté de 4,4%, ce qui semble tout de même démontrer une certaine consolidation des entreprises du bâtiment et des travaux publics, en dépit des turbulences de la pandémie. Il n'empêche que cette montée en puissance s'inscrit plutôt sur du long terme, et qu'elle ralentit depuis un an : entre fin 2020 et fin 2021, ces mêmes recrutements ont aussi progressé mais de seulement 2,1%. Dans le détail, le BTP a enregistré au total 215.120 signatures de contrats au 4e trimestre 2021, dont 19.463 CDD de moins d'un mois, 75.985 CDD de plus d'un mois et 119.673 CDI.

 

L'immobilier est confronté à la même situation : les embauches de plus d'un mois y ont chuté de 13,9% entre l'été et l'hiver 2021, mais elles ont bondi de 17,5% sur les 12 derniers mois. Avec 35.056 contrats signés entre octobre et décembre, les professionnels de l'immobilier ont déclaré 10.668 CDD de moins d'un mois, 9.607 CDD de plus d'un mois et 14.781 CDI. Au vu du volume conséquent des contrats très courts, une certaine précarisation semble donc s'être installée dans la filière.

 

 

Toutes les régions dans le vert depuis 2019

 

Une autre bonne nouvelle concerne l'aspect géographique des déclarations d'embauches de plus d'un mois effectuées au 4e trimestre 2021, tous secteurs confondus : en comparaison au 4e trimestre 2019, elles ont grimpé de 12,5% au niveau national, toutes les régions bénéficiant d'une hausse plus ou moins importante. Par exemple : +17,4% pour la Nouvelle-Aquitaine, +15,7% pour le Grand Est, +15,6% pour les Hauts-de-France ainsi que pour la Bretagne, +12,1% pour l'Auvergne-Rhône-Alpes, +11,9% pour l'Occitanie, +10,7% pour le Centre-Val de Loire. Une fois n'est pas coutume, c'est l'Île-de-France qui réalise la progression la plus modeste - mais néanmoins notable - avec +9,8%.

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