ÉCONOMIE. Le secteur de la construction a vu son activité se maintenir au mois de décembre 2021, tout en affichant des carnets de commandes toujours bien garnis. Sur cette lancée, les chefs d'entreprises prévoient une activité stable pour le début d'année 2022. Une conjoncture favorable qui se retrouve jusque dans les chiffres des faillites de sociétés, qui continuent de s'effondrer.

À rebours d'autres secteurs, le bâtiment a pu achever l'exercice 2021 - et donc débuter l'exercice 2022 - sur une note positive et encourageante. Son activité s'est ainsi maintenue au mois de décembre (+3% de solde d'opinion après +4% en novembre), principalement dans le gros-oeuvre, indique la Banque de France dans son dernier bulletin de conjoncture. Les entreprises affichent des carnets de commandes toujours bien garnis (+31%), et dont le niveau est de fait bien supérieur à leur moyenne de long terme (+21% en février 2021, par exemple). Pour le dernier mois de l'année dernière, les professionnels signalent néanmoins une nouvelle hausse des prix de leurs devis (+17%), bien que celle-ci soit davantage contenue en comparaison aux mois précédents (+19% en novembre et en octobre). S'agissant des effectifs, la tendance est restée timidement positive en décembre (+2%), engrangeant tout de même un point supplémentaire par rapport à la rentrée de septembre (+1%). Des indicateurs qui permettent aux entreprises de la construction d'envisager une stabilisation (0%) de leur activité pour le mois de janvier 2022.

 

 

Le second-oeuvre plus confiant que le gros-oeuvre sur le début d'année

 

Toujours sur le mois de décembre, le détail par segment d'activité montre effectivement une bonne tenue de l'activité dans le gros-oeuvre (+6%), bénéficiant de carnets de commandes remplis (+35%) en dépit de prix en hausse (+19%) et d'une tension toujours palpable sur la main-d'oeuvre (+1%). Le second-oeuvre est plus à la peine, avec une activité ne s'élevant qu'à +1% de solde d'opinion, malgré des carnets de commandes eux aussi à un niveau très élevé (+30%). Les devis des entreprises de ce segment sont en revanche moins confrontés à l'inflation (+16%) que dans le gros-oeuvre, et leurs effectifs sont de même sur une tendance un peu plus solide (+2%). Les prévisions d'activité pour le début d'année 2022 font état d'une plus grande confiance des professionnels du second-oeuvre (+2%), à l'inverse des entreprises du gros-oeuvre (-1%).

 

Même si elle doit être confirmée et que des difficultés perdurent, notamment sur les matériaux et les recrutements, cette conjoncture plutôt favorable se retrouve jusque dans les chiffres des défaillances d'entreprises, qui continuent de dégringoler. La Banque de France a ainsi dénombré 27.154 faillites tous secteurs confondus en novembre dernier, soit une importante baisse de 17,5% sur un an. Le bâtiment s'inscrit dans la même tendance : "seulement" 5.912 entreprises de la filière ont mis la clé sous la porte, ce qui représente une diminution de 9,7% sur 12 mois. Mais la comparaison est encore plus impressionnante lorsque l'on reprend les chiffres d'avant la pandémie : entre novembre 2019 et novembre 2021, le nombre de défaillances d'entreprises dans le bâtiment s'est effondré de 47% !

 

 

Quasiment moitié moins de défaillances d'entreprises dans le BTP par rapport à l'avant-Covid

 

Le constat se confirme au niveau des chiffres par taille d'entreprises, tous secteurs d'activité confondus : avec 25.616 dossiers, les micro-entrepreneurs ont été 17,6% moins nombreux à mettre la clé sous la porte en novembre 2021 qu'un an auparavant. Les statistiques des TPE (très petites entreprises) sont un peu moins marquantes mais restent probantes : les faillites de ce segment ont reculé de 10,6% sur le même intervalle, atteignant 941 procédures à la fin de l'année dernière. Idem pour les petites et moyennes entreprises, dont les défaillances ont respectivement baissé de 20,6% (420 dossiers) et de 24% (149 procédures) sur un an. Le chiffre le plus important, même s'il doit être relativisé car ce type d'entreprises est par définition le moins répandu, est celui des ETI (entreprises de taille intermédiaire) et des grands groupes : avec une petite trentaine de faillites, le phénomène se retranche sur ce segment de quasiment 43%.

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