ÉNERGIE. L'électricien tricolore a remis à l'exploitant nucléaire indien NPCIL son "offre technico-commerciale engageante" dans le cadre d'un projet de construction de six réacteurs nucléaires à eau pressurisée sur le site de Jaitapur, dans l'État du Maharashtra, dans le centre-ouest du pays. Un méga-contrat qui assurerait une production annuelle de 75 térawatts-heure.

"En tant que leader des solutions énergétiques bas-carbone et premier exploitant nucléaire au monde, nous sommes fiers d'accompagner l'Inde dans ce projet d'envergure qui illustre la détermination du gouvernement indien à atteindre 40% d'énergies sans dioxyde de carbone (CO2) dans son mix énergétique d'ici 2030, un engagement qui entre en parfaite résonance avec la raison d'être du groupe EDF." C'est par ces mots que Jean-Bernard Lévy, le président-directeur général de l'électricien tricolore, s'est félicité de la remise, par son entreprise, de "l'offre technico-commerciale engageante" à l'exploitant nucléaire indien NPCIL, dans le cadre d'un projet de construction de six réacteurs nucléaires à eau pressurisée (EPR) sur le site de Jaitapur, dans l'État du Maharashtra, dans le centre-ouest de l'Inde. Une étape présentée comme majeure pour parvenir "dans les prochains mois" à la signature d'un accord-cadre.

 

 

Ce méga-projet doit permettre de renforcer le partenariat "de long terme" conclu entre les filières atomiques française et indienne. Concrètement, EDF fournira la technologie EPR - qui n'a pourtant pas bonne presse sur d'autres projets, à l'image du site de Flamanville, dans la Manche - avec études d'ingénierie et équipements divers à la clé, comme les six chaudières nucléaires qui seront réalisées par sa filiale Framatome. General Electric Steam Power interviendra également dans le dossier en fournissant pour sa part les six "îlots conventionnels" équipés de la turbine à vapeur française Arabelle. D'une manière générale, EDF se portera garant "de la performance de chacune des six unités EPR" selon un communiqué du groupe, tout en assurant en parallèle la formation des équipes d'exploitation de NPCIL.

 

La centrale nucléaire la plus puissante au monde

 

 

"EDF n'est ni investisseur dans le projet ni en charge de la construction", souligne toutefois l'énergéticien. Ces aspects, avec en plus la mise en service et l'obtention de toutes les autorisations locales nécessaires, relèveront de la responsabilité de l'exploitant indien. Pendant les travaux, ce dernier pourra toutefois "bénéficier d'une assistance d'EDF et de ses partenaires, notamment concernant le retour d'expérience des autres projets EPR". Pour le reste, EDF se plie aux politiques indiennes en vigueur imposant la souveraineté nationale, et s'occupe donc actuellement d'identifier les industriels locaux les plus qualifiés pour intervenir sur ce projet. Une plateforme d'ingénierie dédiée à la réalisation d'études détaillées et de plans d'exécution devrait également voir le jour, de même qu'une "étude de pré-faisabilité" pour mettre en place un "centre d'excellence" dans l'optique de former et d'accompagner des techniciens qualifiés.

 

La super-centrale nucléaire de Jaitapur disposera à terme d'une puissance installée de 9,6 gigawatts, ce qui en fera l'installation atomique la plus puissante au monde. Ses capacités lui permettront de produire jusqu'à 75 térawatts-heure par an, assez pour couvrir la consommation de 70 millions de foyers indiens. Selon EDF, la concrétisation du projet créerait environ 75.000 emplois locaux "pour la seule phase de construction", et quelque 2.700 pour l'exploitation des six EPR. "Le projet génèrerait également d'importantes retombées économiques pour la filière nucléaire française sur toute la durée du projet (environ 15 ans), avec la création de plusieurs dizaines de milliers d'emplois au sein d'une centaine d'entreprises impliquées", assure-t-il également. Sur le plan environnemental, la super-centrale indienne économiserait l'émission de pas moins de 80 millions de tonnes de CO2 par an.

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