Alors que Jean-Claude Gayssot plaide pour un troisième aéroport parisien, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement Yves Cochet estime que cette question "n'est pas d'une folle urgence".

Le ministre de l'Equipement et des Transports Jean-Claude Gayssot a reçu dans la matinée de mercredi Pierre Zemor, président de la commission Nationale du Débat Public, qui lui a remis et présenté le rapport de la commission DUCSAI (Démarche d'Utilité Concertée pour un Site Aéroportuaire International) sur la nouvelle plate-forme aéroportuaire dans le bassin parisien.

A cette occasion, Jean-Claude Gayssot a de nouveau plaidé mercredi pour un troisième aéroport dans la région parisienne, indispensable pour respecter les engagements de limiter les nuisances sonores de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

"La décision de principe de construire cette plate-forme, arrêtée par le gouvernement dès octobre 2000, est indispensable pour respecter les engagements que Jean-Claude Gayssot et Dominique Voynet ont pris dès 1998 à l'égard des populations riveraines, de plafonner les nuisances sonores à Roissy", a indiqué le ministère dans un communiqué.

"Il appartient désormais au gouvernement de prendre une décision, que Jean-Claude Gayssot souhaite voir intervenir rapidement", a-t-il réaffirmé dans le communiqué.

M. Gayssot s'est maintes fois prononcé en faveur d'un troisième aéroport dans le grand bassin parisien, Mme Voynet, ancienne ministre de l'Environnement et son successeur Yves Cochet plaidant de leur côté contre un tel projet.

"Le secteur aérien connaît aujourd'hui une crise conjoncturelle, et non structurelle, qui ne remet pas en cause les hypothèses de croissance à l'horizon des vingt prochaines années", a estimé le ministre, cité dans le communiqué.

De son côté, Yves Cochet, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a estimé mercredi que l'urgence n'était pas de choisir un site pour un 3e aéroport dans le grand bassin parisien mais "de faire dès maintenant des propositions en matière de TGV, d'aéroports de région et de fret".

Pour M. Cochet, qui s'exprimait dans la cour de l'Elysée à l'issue du Conseil des ministres, "peut-être que l'urgence n'est pas de choisir un site mais de regarder comment on peut faire avec les TGV, comment on peut faire avec le site de Vatry en ce qui concerne le fret, comment on peut faire avec les aéroports existants dans les régions de France".

"La question initiale était mal posée, au sens où l'on disait: " choisissez un site "", a fait valoir Yves Cochet qui s'est prévalu des réactions négatives de la population et des "nouvelles circonstances internationales" pour affirmer que "cette opportunité n'est pas d'une folle urgence".

Le débat public, lancé le 5 avril dernier, est désormais clôt. Mais, celui qui s'annonce au sein même du gouvernement est visiblement loin d'être terminé.

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