PRÉSIDENTIELLE 2022. Les secteurs de la construction et de l'énergie ont été plusieurs fois évoqués lors du débat de l'entre-deux-tours opposant Marine Le Pen (RN) à Emmanuel Macron (LREM). Batiactu vous propose de faire le point à ce sujet, et de revenir sur le programme des deux candidats sous forme d'infographies.


Rénovation énergétique, énergie, vie des entreprises... Autant de thèmes qui concernent le secteur de la construction, et qui ont fait l'objet d'échanges de vues et de propositions entre les deux candidats qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle 2022, Marine Le Pen et Emmanuel Macron (suivant l'ordre alphabétique). Batiactu vous propose un tour d'horizon du débat de l'entre-deux-tours, qui s'est tenu ce 20 avril 2022 - durant lequel des sujets importants comme le logement, le zéro artificialisation nette, les infrastructures ou encore l'aménagement du territoire ont été malheureusement pas, ou peu, abordés.

 

Climat, rénovation énergétique et énergie

 

En matière de changement climatique, Marine Le Pen (RN) a estimé que le modèle économique du libre-échange était responsable d'une importante partie des émissions de gaz à effet de serre. "Les importations en représentent 50%", a-t-elle assuré, prônant un modèle faisant la part belle au localisme, à la réindustrialisation, au "patriotisme économique".

 

La candidate RN estime également qu'Emmanuel Macron veut aller trop vite sur l'écologie, sa politique méritant même le qualificatif d'écologie "punitive". Elle évoque la question de restes à charge trop important pour les ménages qui souhaitent faire des travaux de rénovation, et critique la décision d'interdire la pose de nouvelles chaudières au fioul "alors que certains n'ont pas les moyens de faire autrement". "Oui à la transition", a-t-elle résumé, "mais qu'elle se fasse dans le temps, de manière beaucoup moins rapide que ce que l'on impose actuellement aux Français, pour leur permettre d'y faire face".

 

La candidate a réitéré se critiques contre les éoliennes terrestres, promettant de démanteler rapidement celles qui "représent[ai]ent des troubles anormaux du voisinage". Elle a également évoqué l'idée d'effectuer des référendums sur ce sujet.

 

Emmanuel Macron (LREM), de son côté, souhaite maintenir l'effort sur MaPrimeRénov' de manière à rénover 700.000 logements chaque année durant son éventuel prochain quinquennat. Accusant son interlocutrice d'être "climato-sceptique", il lui a reproché de vouloir diminuer la TVA sur les produits énergétiques fossiles, au lieu d'investir plutôt le même argent dans la rénovation énergétique. Et assume son souhait d'aller "deux fois plus vite" en matière de transition environnementale (véhicules hybrides et électriques, transition dans l'industrie...). Le président-candidat a également rappelé son projet de charger le futur Premier ministre de la planification écologique et territoriale.

 

En matière de développement des énergies renouvelables, Emmanuel Macron estime avoir ralenti le rythme sur l'éolien terrestre, source de critiques, mais veut dynamiser les petits projets solaires. "Et nous souhaitons davantage d'éolien en mer qui crée de l'emploi", estime-t-il.

 

Travail détaché

 

En matière de travail détaché, "Emmanuel Macron a juste obtenu qu'on arrête de frauder", assure Marine Le Pen, sur le même sujet. "Les charges sociales continuent à être payées dans le pays d'origine. C'est une perte nette pour notre pays et créé une préférence étrangère à l'emploi dans un certain nombre de secteurs." Selon elle, le mécanisme est le suivant : à partir du moment où une entreprise a recours à ce type de main-d'œuvre, ses concurrents sont obligés de faire de même au risque de "ne plus être compétitifs".

 

Selon Emmanuel Macron, les 500.000 tâches annuelles réalisées par des salariés détachés chaque année concernent 50.000 travailleurs détachés. "Nous avons changé les règles pour que soit respecté le principe 'à travail égal salaire égal'", a-t-il avancé. Et critique la volonté de sa rivale de supprimer le travail détaché. "Il faudra aller l'expliquer aux centaines de milliers de Français qui sont détachés dans des pays voisins", a-t-il commenté. "La préférence nationale à l'emploi, c'est la fin du marché commun du travail européen."

 

Et aussi...

 

- Emmanuel Macron a une nouvelle fois assuré qu'il lancerait bien le dispositif MaPrimeAdapt', destiné, sur le modèle de MaPrimeRénov', à financer des travaux pour l'adaptation des logements pour les seniors.

 

- Marine Le Pen assure qu'elle renforcera la sécurité en France, regrettant notamment que les chantiers étaient "pillés".

 

- Marine Le Pen estime que les prêts garantis par l'État (PGE), inventés lors de la crise sanitaire, ne sont pas si efficaces que cela, parce que les entreprises qui ne les remboursent pas à temps se voient dégradées "dans les fichiers des banques". Emmanuel Macron a répondu que l'État, dans l'hypothèse de sa réélection, continuerait de permettre aux TPE-PME de décaler le remboursement de ces PGE.

 

- Emmanuel Macron estime que le maintien de critères de pénibilité dans le système des retraites est fondamental pour permettre à ceux qui ont exercé un métier difficile de partir plus tôt à la retraite.

 

- Marine Le Pen prône la priorité aux Français dans l'accès au logement social.
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