Bertrand Delanoë et six autres maires ont visité lundi, à moins d'un an de la fin des travaux, l'immense chantier de la couverture du périphérique à la Porte des Lilas, un enjeu majeur d'urbanisme qui vise à «recoudre le lien» entre Paris et la banlieue.

Commencé au printemps 2005, ce chantier est le plus important depuis 20 ans sur les 35 km de boulevard périphérique qui ceignent la capitale. Il prévoit, dans cette zone peu favorisée du nord, la couverture des voies, la création d'un espace vert et la mise en place d'équipements publics.

Pour l'heure, après les travaux préliminaires – notamment la démolition d'un viaduc qui soutenait une bretelle d'accès – l'édification des structures d'appui entamée à l'été se poursuit, entraînant, par phases, des réductions de circulation sur le «périph'».
Quant à la couverture proprement dite des deux tunnels - respectivement de 360 et 320 m, de part et d'autre de la Porte des Lilas - elle doit être lancée en août.
«C'est très symbolique», s'est réjoui le maire de Paris en arpentant ce chantier boueux encombré d'engins, accompagné notamment des maires de quatre communes voisines: Gérard Cosme (Le Pré-Saint-Gervais), Marc Everbecq (Bagnolet), Daniel Guiraud (Les Lilas), et Bertrand Kern (Pantin), ainsi que des maires des XIX et XXèmes arrondissements, Roger Madec et Michel Charzat.
«Nous voulons recoudre le lien entre Paris et la banlieue, donc cela veut dire des travaux monumentaux» pour «un environnement urbain de qualité», a expliqué Bertrand Delanoë.
Le chantier poursuit en effet un double objectif: réduire la pollution sonore pour les riverains, via un écran anti-bruit longeant les tunnels, et rétablir une continuité urbaine entre la capitale et les communes limitrophes.
Pour le maire du Pré-Saint-Gervais, «avec des projets de cette nature, le regard des Parisiens sur les banlieusards et des banlieusards sur les Parisiens va changer». Dans la bibliothèque, les cinémas et le vaste jardin de 1,4 ha attendus pour la fin 2007, un «vrai mélange de population» va pouvoir s'opérer, a-t-il affirmé.
Question longtemps ouverte: le financement. Inscrit au contrat de plan Etat-région 2000-2007, le coût prévisionnel de la couverture, avant les aménagements en surface, est de 99 millions d'euros, répartis entre l'Etat, la région Ile-de-France et la ville.
Attendus depuis des mois, les fonds d'Etat sont annoncés, se réjouit Jean-Pierre Caffet, ajoint (PS) à l'Urbanisme du maire de Paris. «On a eu des difficultés mais désormais le principe du financement de l'Etat est assuré», selon lui. L'Etat doit verser quelque 21 millions d'euros.
«On est plus pessimistes sur la Porte de Vanves», où doit être lancé le prochain chantier de couverture du périphérique, a complété Marie-Pierre de la Gontrie, première vice-présidente (PS) de la région. Elle a attend la «réponse» du ministre de l'Equipement Dominique Perben sur la participation de l'Etat à ces travaux.

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