En pleine semaine de délocalisation à Lyon du ministère du Logement, l’Union sociale pour l’habitat (USH) a entamé mardi son congrès dans la ville lumière. Trois jours de débats sur les sujets chauds et les enjeux du logement social.

Dans un contexte où la question du logement est plus brulante que jamais, le congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH) s’est ouvert mardi à Lyon. Pendant trois jours, seront abordés la mise en place du droit au logement opposable, et la question de l’insuffisance du nombre de logements sociaux, face à des ménages dont les revenus n’augmentent pas à la même vitesse que les loyers dans le locatif privé. Les débats porteront aussi sur les responsabilités locales et politiques de l’habitat, ainsi que le développement durable, la mise aux normes des bâtiments anciens ou encore les attentes et interpellations de la société vis-à-vis du logement social.

Acheter, mais pas à n'importe quel prix
Les Offices publics de l’habitat (une des fédérations de l’USH) se sont prononcés mardi «contre une vente massive des logements locatifs sociaux», estimant que l’on ne peut pas vouloir une «France de propriétaires», selon l’expression de Nicolas Sarkozy, «en vendant massivement le parc des logements locatifs sociaux». Le président de la République avait en effet demandé que soient vendus 40.000 logements à leurs locataires chaque année. En 2006, 5.600 locataires sont devenus propriétaires par ce biais. Les offices d’HLM voient plutôt dans ce procédé un danger de «nouvelles difficultés d’endettement et d’entretien des immeubles».

Mobilité dans la chaîne du logement
Parallèlement à ce sujet, se pose la question de la production de logements. 90.000 nouveaux logements sociaux ont été construits en 2006, et le gouvernement prévoit de pousser ce chiffre à 120.000 en 2007, afin d’atteindre l’objectif de 500.000 nouveaux logements au total à la fin de l’année. La ministre du Logement et de la Ville Christine Boutin a concédé qu’il serait «très difficile» d’atteindre cet objectif.

Sera également abordée pendant ce congrès la question de l’occupation des logements sociaux par des personnes ne répondant plus aux critères d’attribution. Mais le président de l’USH Michel Delabarre, tout en affirmant que le mouvement HLM devait «prendre sa part pour élaborer des solutions qui permettent de rétablir une mobilité dans la chaine du logement», a précisé que l’USH ne cautionnerait pas «des solutions qui aboutiraient à pénaliser les locataires qui souhaitent le rester. Qualifier l’ensemble des locataires HLM de ‘rentiers’ en raison d’une hausse excessive des prix du marché ne nous parait pas être la bonne façon d’aborder cette question de la mobilité. Les revenus des locataires n’ont pas doublé en sept ans, à la différence des prix de l’immobilier. Nous restons attachés à la notion de loyer modéré».

Le parc social français compte 4 millions de logements, occupés par 10 à 11 millions de personnes, soit 22% de la population. Or, 72% de la population répond aujourd’hui aux critères donnant accès à ces logements.

L’Union sociale pour l’habitat
L’USH réunit cinq fédérations : La Fédération nationale des Offices publics de l'habitat (OPH), composée de 279 offices ; La Fédération des Entreprises sociales pour l'habitat, composée de 298 entreprises sociales pour l'habitat (sociétés anonymes d'Hlm) ; la Fédération nationale des Sociétés coopératives d'Hlm est composée de 160 sociétés coopératives d'Hlm ; la Fédération nationale des Associations régionales est composée de 21 associations regroupant l’ensemble des organismes Hlm de chaque région ; enfin, la Chambre syndicale des Sociétés de crédit immobilier de France est composée de 59 sociétés de crédit immobilier et 19 filiales financières.

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