Erwin Arnoux - Alexandre Bigot - Mehdi Redda - ENSA Nancy

 

"Alep, ancienne capitale économique de la Syrie, classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO est aujourd'hui en ruine. Ville culturelle défigurée par les bombes, elle abritait autrefois 3 millions d'habitant. L'objectif est de faire renaître ses quartiers : un défi de reconstruction.
L'utilisation d'échafaudages permet de faire évoluer rapidement et facilement les infrastructures en fonction du développement et des besoins. Ce caractère éphémère est impor¬tant, l'échafaudage et sa flexibilité de mise en œuvre répondent, le temps de la transition post guerre, aux différentes problématiques de relogement, de développement d'activités, jusqu'à un système plus pérenne.

 

La flexibilité permise par le système constructif permet d'assoir la construction sur les bâtiments existants, de tester de nouvelles formes, de repenser la ville et éventuellement d'intégrer cet habitat provisoire dans les futures constructions. L'échafaudage étant le squelette accueillant les modules, cette architecture n'est pas contrainte par sa programmation initiale. Ce procédé laisse libre court à toute expansion et réversibilité des modules. Cette structure primaire permet la reconversion en dissociant programme et procédé constructif. Du point de vue d'un architecte, la construction sur plan libre revêt un autre intérêt : son aspect évolutif et appropriatif. Alep back home utilise des principes théoriques pour développer sa propre approche générale de la récupération urbaine suivant la destruction des villes syriennes. Une architecture, conçue comme flexible, modulaire et appropriée par et pour tous, offrira aux Syriens la possibilité de reconstruire leurs villes. Chaque ville ravagée devient un bourgeon en attente. L'accumulation et la combinaison d'éléments simples formeront des entités complexes, multiples et sensibles.

 

 

Dans ce contexte, l'agriculture urbaine devient une alternative pionnière pour la durabilité de l'avenir agricole de la Syrie. En mettant en place des zones agricoles dans les modules d'habitation, chaque Syrien devient un agriculteur à temps partiel, renforçant l'indépendance de ces nouvelles communautés urbaines. Chaque "bloc" aura une organisation spatiale libre, et pourrait croître en augmentant le nombre de modules, en fonction de la taille et des besoins de la population. "Brique après brique" Alep évoluera avec ses habitants. L'agriculture et les friches urbaines vont croître côte à côte, la nature et la vie reprenant peu à peu leurs droits. Laissant les ruines comme témoins de la renaissance de la Syrie", nous indique le communiqué.

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