A l’usine Eiffel de Lauterbourg, le viaduc de Millau qui doit être inauguré mardi est la référence-phare mais les 240 salariés de cette filiale d’Eiffage œuvrent déjà sur d’autres projets prestigieux comme le 37ème pont de Paris.

Impossible de visiter le site Eiffel de Lauterbourg en Alsace, sans penser au viaduc de Millau. C’est ici en effet qu’on été assemblés 2.078 panneaux pour former le tablier de 2.460 mètres de l'ouvrage entre janvier 2002 et mars 2004.
Le pont de tous les records aura apporté 280.000 heures de travail au total, représentant les deux tiers de l'activité du site, sous la houlette de Marc Buonomo, le chef du projet du viaduc chez Eiffel.

"Bien sûr, le fait d'abriter un atelier de construction métallique de 230 mètres de long a compté, mais le marché de Millau, nous le devons d'abord à la valeur de nos équipes", se félicite M. Lepers directeur de l'usine Eiffel qui voit dans le viaduc de Millau la récompense d'une tradition locale de transmission de savoir-faire entre générations.

C'est l'expérience de Lauterbourg qui lui a permis de respecter le délai de réalisation de 39 mois. Eiffel compte en effet à son actif le Pont de l'Europe à Orléans ou plusieurs ouvrages d'art sur les lignes TGV. Le viaduc de Millau est déjà de l'histoire ancienne à Lauterbourg où l'on va prochainement s'attaquer, entre autres, au 6ème pont de Rouen sur la Seine et au 37ème de Paris, qui reliera le quai de Bercy à la Très Grande Bibliothèque.

Pour faire face à la charge de travail "exceptionnelle" l'usine alsacienne du groupe Eiffage a engagé jusqu'à 50 intérimaires, "recrutés auprès de sociétés de travail temporaire spécialisées en chaudronnerie et encadrés de près de façon à maintenir le niveau de qualité", explique Pascal Lepers, le directeur de l'usine Eiffel.

Chaque année, Eiffel/Lauterbourg accueille une dizaine d'apprentis - ils sont 15 actuellement - qui se forment, au contact de leurs aînés, au métier si particulier de la construction de grands ponts. "Ils peuvent pousser leur formation jusqu'au BTS et ils ont l'assurance d'être embauchés à l'issue de leur apprentissage, dès lors qu'ils respectent leur part du contrat. Il ne dépend que d'eux de saisir leur chance", explique Pascal Lepers.

Les recrutements sont devenus plus réguliers à partir du milieu des années 1990. "Auparavant, nous subissions la désaffection pour nos familles de métiers et la conjoncture était moins favorable, si bien que notre pyramide des âges connaît un certain trou dans la tranche des 40/50 ans", note le directeur de l'usine.
L'embauche d'apprentis répond à trois objectifs, explique-t-il : assurer une "légère progression" des effectifs à la faveur de la bonne activité du site aujourd'hui fort de 240 salariés ; compenser les départs en retraite des premiers employés de l'usine ouverte il y a quarante ans ; mais aussi contrer la défection de salariés attirés par l'Allemagne toute proche et ses rémunérations supérieures.
"L'Allemagne, par le passé, nous a pris un certain nombre de jeunes qualifiés. Le phénomène est moins important aujourd'hui, on assiste même à des retours" de travailleurs frontaliers, observe cependant Pascal Lepers.

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