Malgré une conjoncture en recul, les métiers de la charpente et de la métallerie misent particulièrement sur la formation, la qualification et sur un plan d'études et de recherches. A la veille des Journées professionnelles de la construction qui se tiendront à Marseille, les deux Unions Nationales de l'Artisanat (UNA) dressent un bilan.

En marge des préoccupations majeures des Unions nationales de l'Artisanat (UNA) de la charpente et de la métallerie, que sont le RGE, l'éco-PTZ, ou le compte-pénibilité, le triptyque "Formation, Qualification, Etudes-Recherches" occupe également leurs esprits à quelques jours des Journées professionnelles de la construction qui se tiendront du 25 au 27 juin à Marseille.

 

"Malgré une légère reprise d'activité significative en mai dernier, nous sommes contraints de nous diversifier le plus possible vers le dépannage, les volets roulants et la fermeture pour éviter les liquidations qui restent malheureusement d'actualités au cœur de notre quotidien", nous confie Gilbert Olivet, président de l'UNA Serrurerie-Métallerie. C'est pourquoi l'apprentissage du métier, la formation et le développement des compétences des professionnels sont primordiaux car aujourd'hui, c'est une évidence, on manque cruellement de personnel qualifié."

Les titres AFPA et brevets professionnels rénovés

Dans cette optique, l'UNA Serrurerie-Métallerie (SM) s'est penchée sur le sujet de manière à ce que les diplômes de l'Education nationale et des titres professionnels du ministère de l'Emploi, appelés aussi titres AFPA, aient été rénovés fin 2014 dont celui de Dessinateur d'ouvrages de métallerie.

 

"D'ailleurs, un projet expérimental de professionnalisation des nouveaux entrants dans les entreprises artisanales, qui a déjà reçu le feu vert de Constructys et des OPCA de la Construction, s'appuiera principalement sur la formation du 'nouveau' en situation de travail réel par l'artisan et son équipe, autrement dit ce que l'on fait et sait déjà faire dans les entreprises artisanales, explique Gilbert Olivet. A ceci s'ajouterait alors une reconnaissance officielle du Bâtiment garantissant des financements pour cette formation et la délivrance d'une certification professionnelle au salarié (de type CQP). D'ailleurs, on est en train de créer une année supplémentaire après le CAP pour que les jeunes serruriers et métalliers soient autonomes."

 

De son côté, l'UNA Charpente-Menuiserie-Agencement s'est attachée à la problématique de la formation afin que les brevets professionnels charpente et menuiserie ainsi que le BTS SCBH (Ndlr : système constructif bois habitat) soient rénovés. Depuis, les décrets ont été publiés et les nouveaux référentiels sont opérationnels depuis septembre 2014.

 

UNA charpente-métallerie
De gauche à droite : Gilbert Olivet, président de l'UNA Serrurerie-Métallerie et Jean-Marc Desmedt, président de l'UNA de la Charpente-Menuiserie-Agencement. © S.C.Batiactu
Vers plus d'autonomie

 

"Ce sont des points évolutifs qui marquent dans notre secteur de manière à ce que ce les entreprise se réforment davantage dans cette voie là et être plus autonomes", estime à son tour Jean-Marc Desmedt, président de l'Union Nationale de l'Artisanat de la Charpente-Menuiserie-Agencement (UNA-CMA). Une réflexion est également menée par l'UNA-CMA sur la formation d'opérateurs sur machine et sur le profil d'ingénieur par l'apprentissage à l'égard des opérateurs en entreprise de charpente ou de menuiserie dotés de bureau d'études.

Bientôt un label spécifique dans la métallerie

Autre avancée : la qualification. De son côté, l'UNA (SM) travaille sur un projet de label spécifique dont l'objectif est d'apporter un dispositif simple et accessible aux artisans. "On étudie aussi un nouveau projet de label de dépannage généraliste dont la procédure sera exposée aux JPC", ajoute Gilbert Olivet.

 

De plus, la priorité aux études et recherches occupe le secteur de la Charpente et Menuiserie. "L'utilisation des fonds provenant de la taxe affectée, CODIFAB et le développement de la deuxième transformation pour les dossiers phares comme l'étude incendie ou environnementale vont dans le bons sens", reconnaît Gilles Marmoret, responsable aux Affaires Techniques et Professionnelles, de la Capeb. Par exemple, dans le cadre des risques de propagation du feu en façade, des recherches de solutions constructives répondant aux impératifs réglementaires sont de nouveau étudiées et testées et des groupes de travaux se réunissent à la préparation de la mise en place des solutions informatiques qui vont répondre aux exigences du plan numérique (BIM) qui devrait être mis en application en 2017.''

Opportunités et menaces du plan bois ?

Enfin, le plan bois pour la nouvelle France industrielle est perçu comme un vecteur d'avenir à condition que le plafond de la collecte provenant des aides de l'Etat ne soit pas impacté : "S'il y a un coup de rabot de l'Etat, on risque de perdre 10 % du chiffre d'affaires", s'alarme le président de l'Union Nationale de l'Artisanat de la Charpente-Menuiserie-Agencement. Les allers-retours entre Bercy et la Capeb sont d'ores-et-déjà envisagés. Malgré tout, quelle est la note positive ? "Réaliser un immeuble en bois de 15 étages en 2015, pour après en construire un de 30 niveaux en 2030 représente un véritable défi. D'où l'importance que nos artisans s'impliquent dans les équipements et agencements d'intérieur."

 

 

 

actionclactionfp