EN IMAGES. Les travaux de restauration de la cathédrale parisienne se poursuivent, conformément au calendrier fixé. La date du 8 décembre 2024, prévue pour la réouverture de l'édifice, est maintenue. La nouvelle flèche se dresse, petit à petit, et atteint désormais la hauteur des tours.

La reconstruction de Notre-Dame de Paris est dans les temps. Au lendemain des Journées européennes du patrimoine, qui ont permis au village du chantier d'ouvrir ses portes au public, l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale parisienne dresse un point d'étape positif et encourageant. Le chantier poursuit son cours, conformément au calendrier fixé, et la date du 8 décembre 2024, prévue pour la réouverture de l'édifice, n'est pas remise en cause.

 

 

La mort accidentelle du général Jean-Louis Georgelin, au mois d'août, n'a pas perturbé le déroulé des opérations, incitant au contraire les équipes mobilisées à mettre les bouchées doubles. "Depuis la disparition si brutale du général Georgelin, nous sommes plus que jamais déterminés à réussir ; nous le lui devons par fidélité à sa mémoire", affirme le nouveau président de l'établissement, Philippe Jost. Au cours des derniers mois, les différentes étapes de restitution de la charpente de la flèche et du grand comble - la nef, le choeur et les deux bras du transept - ont constitué les avancées les plus notables.

 

La flèche atteindra son sommet à la fin de l'année

 

La nouvelle flèche et son échafaudage se dressent ainsi, petit à petit, dans le ciel de la capitale, et atteignent désormais la hauteur des tours. Celle qui prend la relève de l'emblématique oeuvre de Viollet-le-Duc a commencé à être montée en mars dernier : d'abord le tabouret - son socle -, puis les fermes périphériques et les gradins, et maintenant le fût, assemblé pièce par pièce.

 

Fût
Le fût est constitué de 285 pièces, comprenant 350 assemblages complexes, voire très complexes, dont le spectaculaire « noeud X », où 24 pièces se croisent. © David Bordes - Rebâtir Notre-Dame de Paris

 

Il s'agit de la partie centrale de la flèche, qui concentre les assemblages les plus denses et les plus complexes. Taillée par les charpentiers dans un atelier en Lorraine, elle a été montée à blanc avec succès le 20 juillet. Le montage devrait être finalisé d'ici début octobre, avant que les équipes ne se chargent des deux étages ajourés et de l'aiguille. La flèche devrait théoriquement atteindre son sommet, soit 96 mètres de haut, à la fin de l'année.

 

Levage fermes charpente
Les premières fermes de la charpente du choeur ont été levées en août dernier. La charpente du grand comble a été restituée d'après un dessin et des techniques fidèles à l'ouvrage d'origine du XIIIe siècle. © Rebâtir Notre-Dame de Paris

 

Par ailleurs, l'assemblage de la centaine de fermes de la charpente en chêne massif, reconstruites selon le dessin médiéval, a débuté au-dessus des voûtes de la nef et du choeur restaurées.

 

Installation fermes charpente
Pendant plusieurs semaines, les charpentiers vont installer une à une les fermes triangulaires qui composent la charpente de la nef et du choeur, avec l'aide précieuse et minutieuse des grutiers. © David Bordes - Rebâtir Notre-Dame de Paris

 

Les charpentes des deux bras du transept, elles aussi en chêne massif mais reconstruites pour leur part selon leur dessin du XIXe siècle, ont été acheminées par la Seine et retrouvent au fur et à mesure leur place entre les grands pignons nord et sud, réédifiés en pierre sculptée.

 

Pignon nord
Pignons nord et sud réédifiés en pierre sculptée apparaissent peu à peu au fil du démontage des échafaudages. © Rebâtir Notre-Dame de Paris

 

 

Les opérations de nettoyage s'achèvent à l'intérieur

 

À l'intérieur, les dernières opérations de nettoyage sont en passe de s'achever, ce qui permettra ensuite de déposer les échafaudages. Tandis que les vitraux sont réinstallés, les travaux de restauration des peintures murales se terminent les uns après les autres. À l'heure actuelle, toute la clôture de choeur, une sculpture datant du XIVe siècle, ainsi que les décors de la sacristie, ont été nettoyés et restaurés.

 

Cloches beffroi nord
Après avoir souffert de la chaleur lors de l'incendie, deux des cloches du beffroi nord vont être restaurées avant d'être reposées. Quant aux six autres, elles vont être nettoyées et révisées. © Rebâtir Notre-Dame de Paris

 

En partie atteint par les flammes lors de l'incendie du 15 avril 2019, le beffroi nord s'est délesté de ses huit cloches en bronze, fondues et installées en 2012-2013 à l'occasion du 850e anniversaire de la cathédrale. Elles ont été déposées et emmenées en atelier en juillet afin d'y être nettoyées, révisées et restaurées pour deux d'entre elles qui ont été endommagées par la chaleur du brasier. Enfin, les travaux relatifs à l'équipement technique et électrique, ainsi qu'à la protection incendie de l'édifice ont été lancés.

 

"L'excellence des savoir-faire" et le "superbe état d'esprit présent sur le chantier"

 

"À 15 mois de la réouverture de la cathédrale, le 8 décembre 2024, les signes tangibles de la progression du chantier se multiplient", souligne Philippe Jost. Et d'insister : "Toutes ces avancées, nous les devons à l'excellence des savoir-faire à l'oeuvre dans la cathédrale et partout en France, en atelier. Ces compétences, alliées au superbe état d'esprit présent sur le chantier, engagement, union, enthousiasme, fierté, nous donnent confiance pour vaincre les difficultés qui ne manqueront pas de se présenter au fil de l'eau."

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