D'après un rapport réalisé par la Chambre régionale des comptes des Hauts-de-France, le stade Pierre-Mauroy, situé près de Lille, est trop peu utilisé pour des événements non-sportifs.

Inauguré en 2012, le grand stade de la métropole lilloise, où joue le Losc (ligue 1), a la particularité d'être une enceinte de 50.000 places avec un toit rétractable, et qui peut se muer en "boîte à spectacle" pouvant accueillir 25.000 personnes. Dans un rapport d'une quarantaine de pages daté du 1er mars, présenté le 1er juin au conseil de la Métropole lilloise (Mel), la chambre régionale des comptes (CRC) estime que la Métropole a géré son projet grand stade "avec rigueur".

 

Toutefois, l'organe de contrôle pointe du doigt des premières années d'exploitation déficitaires. En cause notamment "l'insuffisance d'activité et le manque de rentabilité pour la partie événementielle, liés à l'absence d'expertise initiale dans ce domaine de la société de projet Elisa", filiale à 100% de Eiffage et créée spécifiquement pour répondre à ce contrat. Celle-ci "ne présentait pas de compétence particulière dans la gestion d'un équipement multifonctionnel (....) et s'est ainsi confrontée à une difficulté forte pour la programmation des spectacles et des compétitions sportives."

 

Une persistance des déficits "pourrait ne pas être supportable"

 

Face à cette critique, la société Elisa, installée dans l'enceinte du stade, juge que "les difficultés rencontrées au démarrage de l'exploitation du stade correspondent à une phase de montée en charge habituelle (...)". La programmation de plusieurs artistes en 2017 (Depeche Mode, Justin Bieber, Céline Dion...) doit montrer "la pertinence des choix techniques initiaux pour installer le stade sur le marché événementiel", d'après Elisa. La maire de Lille Martine Aubry avait déclaré en octobre 2016 qu'il pourrait y avoir plus de spectacles "si Eiffage se bougeait un peu".

 

Selon la CRC, une persistance des déficits "pourrait ne pas être supportable" pour Elisa, même si la société mère "dispose de capacités financières élevées". La construction du stade avait entraîné des surcoûts estimés à 132 millions d'euros à la charge du partenaire privé qui font l'objet "d'un contentieux toujours pendant devant le juge administratif" avec la MEL, note le rapport. Pour rappel, la construction du Grand stade de Lille fait l'objet de plusieurs procédures en justice.

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