La capitale normande a été choisie par le groupe électronique néerlandais Philips pour accueillir un campus technologique sur le site de l'ex-Société Métallurgique de Normandie (SMN), ancien fleuron industriel de la région qui avait fermé il y a dix ans.

Outre ce campus de 25 hectares où doivent être construits à terme 100.000 m2 de bâtiments, le projet comprend aussi l'arrivée sur le site de Philips à Caen d'Esip (Easy system in package), une nouvelle technologie porteuse d'avenir.
La capitale bas-normande devrait ainsi devenir "un centre d'expertise mondial pour une nouvelle filière technologique d'intégration des composants passifs sur circuit intégré", a précisé la préfecture du Calvados et de Basse-Normandie.

Mené par les équipes du centre Philips Semi-conducteurs de Caen, le projet a finalement été choisi après six mois de négociations, au détriment des projets proposés à Hambourg (Allemagne) ou encore Nijmegen (Pays-Bas).
Intégré dans le cadre de la réorganisation des activités Recherche et Développement de la branche française du groupe électronique néerlandais Philips, le projet ne devrait pas créer directement d'emplois.

Philips va y investir 200 millions d'euros, dont 33 à 53 millions d'euros de subvention des pouvoirs publics (Etat, Conseil régional, Feder fonds européen de développement régional) dans les cinq ans à venir.
Le centre de semiconducteurs devrait ainsi muter progressivement avec Esip vers "des technologies innovantes d'intégration de composants passifs sur substrat de silicium (...) Une part essentielle de l'enjeu global de miniaturisation des composants électroniques pour les systèmes portables du futur", assure la préfecture du Calvados.

Ce centre, victime d'un incendie qui a provoqué vendredi plusieurs dizaines de millions d'euros de dégâts dans un bâtiment consacré à la fabrication, devrait retrouver son équilibre de production tout en intégrant Esip d'ici fin mars 2004.

La partie la plus visible de cet investissement de Philips sera la création du campus technologique. "Le but est de regrouper des moyens technologiques communs et d'élargir la coopération avec nos partenaires, de regrouper les compétences", a expliqué à l'AFP le directeur du centre Philips Semiconducteurs de Caen, Henri-Alain Rault.

Le groupe électronique néerlandais Philips sera le premier à s'installer sur le campus et utilisera de 18.000 à 20.000 m2 de surface en attendant les futurs partenaires. Les infrastructures seront réalisées par la société d'économie mixte Normandie Aménagement. "Nous on va s'engager à louer les locaux", a affirmé le directeur.

Les futurs partenaires pressentis sur le site sont notamment la société américaine Unitive (assemblage en micro-électronique), Motorola (partenaire de Philips au sein de l'Alliance Crolles2 dédiée aux prochaines générations de technologies nanoélectroniques), France Telecom Recherche et Développement ou encore l'EnsiCaen, une école d'ingénieurs avec laquelle Philips travaille déjà en partenariat.
Une quinzaine d'enseignes devraient être présentes dans un premier temps sur Normandial, un plateau situé dans les hauteurs de Caen.

Ce site historique, ancien berceau de la métallurgie bas-normande, s'étalait sur 200 hectares et accueillait la société Unimétal-Normandie (groupe Usinor-Sacilor), ancienne SMN, qui a fermé ses portes en novembre 1993.

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