Aux Pays-Bas, le ministère de la Justice fait construire sur l’eau des centres de rétention pour les immigrés en situation irrégulière. Le but : contourner le problème de la rareté des terrains et éviter aux clandestins de se retrouver mêlés aux criminels. Le troisième centre de ce type vient d’être ouvert à Zaandam, près d’Amsterdam. Il pourra accueillir jusqu’à 576 personnes à la fois.

Le gouvernement néerlandais poursuit la politique de durcissement des lois sur l’immigration qu’il a entamée à la fin des années 90. Et pour en assurer le bon suivi, il bâtit des prisons flottantes, palliant ainsi peu à peu au manque de place dans les centres de rétention.

Mais pourquoi sur l’eau ? Tout simplement parce que les terrains constructibles se font rares, et que les villes restent réticentes à accueillir des établissements pénitenciers. On compte à l’heure actuelle environ 20.000 expulsions forcées par an au Pays-Bas. Il y a donc un besoin grandissant de structures d’accueil pour recevoir ces immigrés clandestins avant de les rediriger vers leurs pays d’origines.

De plus, le gouvernement néerlandais refuse de mélanger les criminels aux étrangers en situation irrégulière. Ce qui implique de construire toujours plus de centres de rétention, afin de concentrer les services qui s’occupent des clandestins et de raccourcir les procédures de reconduction.

Bateaux-prisons
Ainsi, deux "bateaux-prison" sont déjà opérationnels au Pays-Bas : à Rotterdam et à Dordrecht. Et lundi, une nouvelle plateforme flottante servant de centre de détention pour immigrés clandestin ouvrira ses portes à Zaandam, près d’Amsterdam.

"Nous avons construit cette plateforme flottante car la ville de Zaandam n’avait plus de terrains à construire, mais nous proposait un site d’amarrage" dans une zone industrielle, explique Erik Nijman, du ministère de la Justice, qui précise qu’il s’agit d’un "bâtiment de détention construit presque entièrement comme on le ferait sur la terre ferme, sauf qu’il flotte grâce à un caisson en béton".

L’avantage d’une telle structure est qu’elle peut s’amarrer à peu près n’importe où aux Pays-Bas. Et même ailleurs puisque l’étranger commence déjà à lorgner vers cette innovation architecturale. Le gouvernement britannique se serait en effet informé des possibilités d’installer de telles prisons flottantes dans son pays.

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