Du côté de l'énergie, les trois bâtiments de logements n'auront pas de chauffage conventionnel. Ils feront appel à une VMC double-flux thermodynamique. "Notre fournisseur original n'a pas été en mesure de nous livrer le système en temps voulu. Nous nous sommes donc tournés, en urgence, vers un autre fabricant pouvant assurer l'autonomie énergétique du bâtiment. Mais la machine, de forme et de dimensions différentes a nécessité une reconfiguration et donc, un arrêt du chantier. Du coup nous avons pris du retard", se désole Jérôme Triquet.

 

Afin de préchauffer l'air en hiver, un système de puits canadien a eau glycolée récupère la chaleur du sol à 1,50 mètre de profondeur. Le tuyau en polyethylène de 25 mm de diamètre fait une centaine de mètres de long. "Le système s'enclenche à partir de 4 °C", explique Philippe Ehrmantraut de Drexel & Weiss. "Le sol est alors à 10 ou 15 °C ce qui permet de récupérer des calories, augmentant le rendement de la machine. En été, cela concourre au rafraîchissement passif de la maison. Lorsque la température dépasse les 20 °C, le système se lance également. D'où des performances nettement supérieures en termes d'échanges thermiques et une amélioration naturelle du confort d'été".

 

Le système est complété par une installation photovoltaïque sur le toit : 36 modules d'une puissance totale de 4.320 kWc permettront d'alimenter les habitations et même de revendre du courant à EDF. Mais, là encore, le maître d'ouvrage s'est heurté à des difficultés. "Nous sommes tombé sous le coup du moratoire de 2010, avec une chute du prix d'achat. Et il est compliqué de se faire connecter. En gros, il faut deux ans entre le moment où on paie ses modules et le moment où l'on commence à produire… Ce n'est pas un très bon retour sur investissement !"

 

Mais Jérôme Triquet n'est pas homme à baisser les bras. Et le projet se poursuit, avec la fin de la première phase au printemps 2013. Le coût de l'opération, aidée par l'Ademe et la région Rhône-Alpes à hauteur de 15.750 € (50 €/m²) permettra d'obtenir des logements éco-conçus au prix du marché : 2.000 €/m² (y compris VRD mais hors foncier). La reproductibilité du bâtiment était l'une des conditions d'obtention de ces aides suite à l'appel à projets Prébat 2009. Des professionnels et collectivités sont donc venus visiter le chantier qui devrait passer en phase 2 au cours de 2013.

 

Fiche technique :
Terrain de 4.000 m² ;
1.000 m² SHON (trois bâtiments de 315 m²) ;
11 logements en trois bâtiments ;
2.000 €/m² ;
Maître d'ouvrage : Jérôme Triquet ;
Entreprises intervenantes : BEAL (menuiserie bois), B.E.R. (plomberie sanitaire), Berthet (maçonnerie), Brevet (électricité, ventilation), Charrion (couverture photovoltaïque), Favre (menuiserie métallique), LB Charpente (ossature bois), Ordulu (plâtrerie, cloisons), Drexel & Weiss (VMC double flux) ;
Autres intervenants : Apave (bureau de contrôle et SPS), D.T.M. (tests de perméabilité à l'air) ;
Financements : Région Rhône-Alpes, Ademe, Crédit Agricole Centre Est, Crédit Foncier de France ;
Bailleur social : Ain Habitat.

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