Auto-entrepreneur, sécurisation de l'emploi, pacte pour l'artisanat, représentativité patronale, contrat de génération, réforme des retraites… Autant de sujets brûlants qui s'inscrivent dans les négociations que mène l'Union professionnelle artisanale récemment dotée d'un nouveau président, Jean-Pierre Crouzet.

"Dans ce contexte de morosité, nous sommes cependant dans un état d'esprit combatif", a annoncé d'emblée le nouveau président de l'UPA, Jean-Pierre Crouzet, qui vient de succéder au titre de la CGAD (Confédération générale de l'alimentation en détail) à Jean Lardin.

 

Combatif, optimiste, mais inquiet tout de même, notamment lorsqu'il évoque la prochaine hausse de la TVA à 10%, "qui sera de nature à éloigner encore davantage les perspectives positives que nos professions attendent". Face à la dégradation continue de la conjoncture dans l'artisanat et le commerce de proximité (-1% en moyenne en 2012), des carnets de commandes des artisans du bâtiment qui s'amenuisent, et surtout à la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs, l'Artisanat est dans l'attente des réflexions et mesures concrètes du Gouvernement.

 

Ne rien lâcher…
Le président de l'UPA a rappelé, dossier par dossier, les positions de l'organisation. Ainsi, concernant la sécurisation de l'emploi, il a insisté sur "la retranscription à l'identique" dans la loi à venir des dispositions actées dans l'avant-projet de loi du 11 février dernier. Et notamment sur le sujet de la complémentaire santé, source de désaccord avec le Medef au moment des négociations. "Nous avons voulu que nos salariés aient les mêmes garanties que ceux des grandes entreprises. L'accord solidaire sur la complémentaire santé est indiscutable et non négociable. Nous serons donc vigilants !", a-t-il indiqué.

 

Le 23 janvier dernier, Sylvia Pinel présentait son Pacte pour l'artisanat, composé de 33 mesures déclinées autour de 7 enjeux stratégiques. Pour l'UPA, "c'est une avancée, et nous travaillons déjà sur l'enrichissement de ces mesures", souligne Jean-Pierre Crouzet. Mais l'essentiel, selon l'organisation, c'est "d'être partie prenante de la Banque publique d'investissement (BPI)". Sur le sujet de la représentativité patronale, l'organisation explique avoir élaboré des pistes de réflexion. "C'est un chantier que nous allons ouvrir, je ne peux pas en dire davantage", a confié le Président. Revenant sur la signature de l'accord sur le contrat de génération, il a notamment dit que cela allait faire évoluer l'image de l'artisanat et qu'il est plutôt de nature à favoriser l'embauche des jeunes. Enfin, concernant la réforme des retraites, l'UPA a redit qu'elle refuserait toute nouvelle hausse des cotisations vieillesse qui ne serait pas compensées par une baisse d'un autre prélèvement à caractère social.

 

"L'auto-entrepreneur, ça suffit !"
Mais le sujet qui a suscité le plus d'intérêt, ce mercredi 20 février au siège de l'UPA, était celui des auto-entrepreneurs. La concurrence, oui, mais pas quand elle est déloyale. C'est le message de l'UPA depuis des mois, et encore celui énoncé ce jour. Après avoir longtemps demandé que son bénéfice soit limité à un an, le temps de tester la viabilité économique du projet d'entreprise, l'UPA est aujourd'hui excédée et considère que "la priorité à exclure les activités de l'artisanat et du commerce de proximité du bénéfice du régime de l'auto-entrepreneur". Le plus virulent des représentants de l'UPA, Patrick Liébus, n'a pas mâché ses mots : "Il faut maintenant des mesures radicales. Ça suffit ! Si nous ne sommes pas entendus très vite sur le sujet, la réaction de la Capeb (dont il est le président, ndlr) sera violente", a-t-il prévenu. A bon entendeur…

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