DISPARITION. Figure majeure de l'architecture contemporaine dans le monde, l'architecte Nicholas Grimshaw s'est éteint. De Londres à Istanbul, il laisse derrière lui des œuvres importantes, imaginées au sein de son agence internationale.
L'architecte britannique Nicholas Grimshaw s'est éteint à l'âge de 85 ans. Dans un vibrant hommage, son agence éponyme a annoncé, dans un communiqué du 16 septembre 2025, la disparition de ce concepteur qui est à l'origine de nombreuses réalisations dans le monde.
Un studio implanté à l'international
Fondé en 1980, son cabinet travaille sur une grande variété de projets, dans les secteurs du transport, de l'industrie, des bureaux mais aussi de l'habitat, de l'enseignement et de la culture. Conception bioclimatique, modularité et flexibilité des bâtiments et ouvrages sont au cœur des préoccupations du studio.
Il a notamment imaginé le terminal international de Waterloo (Londres, 1989-1993), la gare Southern Cross à Melbourne (Australie, 2002-2008), le pavillon britannique pour l'Exposition universelle de 1992 à Séville (Espagne) et Terra, le pavillon du développement durable de l'Exposition universelle 2020 de Dubaï , mais aussi le musée d'art contemporain Arter à Istanbul (Turquie, 2019) ou encore Eden Project en Cornouailles (Royaume-Uni, 2001). Récemment, l'agence a été missionnée pour mener à bien l'extension du plus important aéroport de Grèce, à Athènes.
Aujourd'hui, l'agence emploie plus de 650 personnes dans le monde, et compte des bureaux à Londres, Paris, New York, Los Angeles, Dubaï (Emirats Arabes Unis), Melbourne, Sydney (Australie) et Auckland (Nouvelle-Zélande). À titre d'exemple, son bureau parisien, dirigé par Alice Barrois, a dessiné la passerelle Robert-Poujade, à Toulouse, et la gare La Défense, sur le tronçon ouest de la ligne 15 du Grand Paris Express.
"Homme d'inventions"
Président de la Royal Academy of Arts de 2004 à 2011, Nicholas Grimshaw a reçu, en 2019, la médaille d'or royale de Riba. "Homme d'inventions et d'idées, Nicholas restera dans les mémoires comme un créateur habité par une curiosité sans bornes, un besoin insatiable de comprendre comment les choses s'articulent entre elles et un amour du métier d'architecte et de bâtisseur. Doué d'une créativité pragmatique, il avait un talent sans pareil pour convaincre les autres de croire aux idées les plus audacieuses, déclare son cabinet. Aujourd'hui encore, ces valeurs restent profondément ancrées dans l'agence et font partie intégrante de chaque projet que nous livrons, car c'est de l'ingéniosité que naît la beauté."
"De nature joviale et sociable, il a su créer un environnement de travail sans hiérarchie, qui fait véritablement la force de notre agence, témoigne Andrew Whalley, président de Grimshaw. L'architecture de Nicholas ne s'est jamais souciée des apparences ou des tendances ; elle s'est toujours centrée sur la structure, les savoir-faire et les usages. Pour lui, il s'agissait avant tout d'imaginer des bâtiments qui dureraient parce qu'ils étaient utiles, exaltants et, comme Nicholas se plaisait à le dire, parce qu'ils 'suscitaient une certaine joie'".
En parallèle de ses activités, Nicholas Grimshaw avait créé, en 2022, la fondation Grimshaw, qui accompagne des centaines de jeunes "issus de minorités pour les aider à consolider leurs compétences pratiques, à gagner en confiance en eux, à développer leur curiosité et à leur permettre d'envisager les métiers de la création comme une voie réaliste et accessible", reprend le cabinet.
De nombreux hommages ont été rendus sur les réseaux sociaux. L'écrivain spécialisé en architecture Hugh Pearman salue "l'un des architectes les plus originaux et inventifs de sa génération". Adam Cripps, un expert en recrutement, le qualifie de "précurseur du mouvement high-tech". Pour le designer Neil Nisbet, qui a déjà travaillé avec l'architecte, Grimshaw cultivait "une ouverture d'esprit et un enthousiasme face aux possibilités joyeuses qu'offre le design".
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