L'ancien président-directeur général du groupe de BTP a été condamné par le tribunal de commerce de Nanterre à verser 2 millions d'euros de dommages et intérêts à Vinci pour s'être octroyé une hausse de rémunération trop élevée entre 2003 et 2005. Un scandale qui avait mené à sa démission en 2006.

Est-ce l'épilogue d'une bataille judiciaire au long cours ? Le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) a condamné, en mai 2017, Antoine Zacharias, ancien président-directeur général de Vinci, à verser 2 M€ au groupe de BTP et concessions pour avoir perçu une indemnité trop élevée lors de sa démission en juin 2006. Selon des informations révélées par BFM Business, la justice a considéré que la rémunération que le dirigeant s'était octroyée en 2005 n'était pas justifiée et avait lésé l'entreprise lors du calcul du "parachute doré" établi sur une base de calcul faussée.

 

Un patron à poigne

 

Premier pdg de Vinci en 2000, lors de la création du groupe issu notamment de la SGE (Société Générale d'Entreprises) et de GTM (Grands Travaux de Marseille), Antoine Zacharias a fortement développé l'entreprise en la dirigeant d'une main de fer. En 2004, il aurait ainsi évincé trois membres du comité des rémunérations qui refusaient de lever la limitation de son salaire. En faisant changer le mode de calcul, sa rémunération est ainsi passée de 2,9 M€ en 2003 à 4,3 M€ en 2005 (soit une hausse de +50 % en trois ans). Evincé en 2006 de ses postes de directeur général, au profit de Xavier Huillard, puis de président, il avait empoché 12,9 M€ d'indemnités.

 

Le tribunal de Nanterre a estimé que ce montant, basé sur une rémunération annuelle supérieure de 665.000 € à ce que recommandait alors un cabinet d'audit externe, était donc trop élevé de presque 2 M€. Somme qui devra être restituée dès que l'arrêt aura été notifié. L'avocat d'Antoine Zacharias a déclaré que son client ne ferait pas appel de la décision, tout comme Vinci qui réclamait pourtant une indemnisation bien supérieure, de 5,7 M€. Mais, face à une procédure juridique qui durait depuis plus de 10 ans, les deux parties ont décidé d'en rester là.

actionclactionfp