L'agence santé-environnement (Afsset), vient de publier un rapport préconisant un durcissement de la réglementation sur l'amiante et plus particulièrement sur les fibres courtes et fines jusque là épargnées par l'expertise. Détails.

Les effets cancérogènes de l'amiante étant connus, son interdiction totale a été proclamée le 1er janvier 1997.
Aujourd'hui, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), vient de publier un rapport* conseillant un renforcement de la réglementation notamment sur les fibres courtes et les fibres fines. Un des objectifs de ce durcissement est de mieux protéger les professionnels du bâtiment.
Actuellement, la réglementation «amiante» se limite à la toxicité avérée des fibres d'amiante de longueur supérieure à 5 millionièmes de mètre et de diamètre supérieur à 0,2 millionième de mètre, dites fibres «longues».

 

Fibres fines cancérogènes
Si les experts réclament une attention particulière sur les fibres fines qui selon l'Afsset présentent un effet cancérogène significatif, l'avis sur les fibres courtes est moins tranché. Très largement implantées dans les lieux où des matériaux amiantés se dégradent, leur dangerosité est difficile à évaluer. «Rien ne permet d'écarter un effet cancérogène, même si les données sanitaires actuelles présentent de nombreuses limites d'interprétation», indique l'Afsset à ce sujet. Cette question devrait donc être au programme d'une concertation afin de trouver des solutions appropriées.

 

Des travaux de désamiantage déclenchés plus tôt
L'Afsset propose également d'être plus sévère au niveau du seuil de déclenchement des travaux de désamiantage, à travers un abaissement de la valeur réglementaire actuelle qui est de 5 fibres par litre. En effet, cette valeur avait été calculée sur la base du bruit de fond de la pollution des années 70. Celui-ci avait déjà diminué d'un facteur 10 au début des années 90. Enfin, le Programme National de Surveillance des Mésothéliomes (PNSM), forme rare de cancer, mis en place par l'Institut de Veille Sanitaire dès 1998, devrait être renforcé pour mieux répondre à toutes les questions relatives à la connaissance et au suivi des effets à long terme de l'exposition à l'amiante.

 


* Les ministères chargés de l'écologie, du travail et de la santé ont saisi l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) en février 2005, sur les risques pour la santé des fibres courtes et des fibres fines d'amiante, non prises en compte par la réglementation actuelle.

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