Selon une étude réalisée pour le compte du syndicat IB Bau et de fédérations du secteur du BTP, l'Allemagne compte plus de 5 millions de travailleurs au noir. Leur activité aurait produit 336 milliards d'euros l'an dernier, soit 16% du produit intérieur brut du pays.

Comparé aux autres pays de l'OCDE, l'Allemagne se situe dans la moyenne, au dixième rang sur 21 pays étudiés, et derrière des pays tels que l'Italie, la Belgique et l'Espagne. Elle est cependant "l'un des rares pays où le travail au noir progresse encore", indique Friedrich Schneider, un universitaire autrichien spécialiste du sujet.
En effet, l'étude indique que le travail au noir aurait généré 8 milliards d'euros de plus qu'en 2000.

La plupart des travailleurs au noir sont employés dans le secteur du bâtiment, a-t-il fait valoir. Ce seul secteur a réalisé un chiffre d'affaires de près de 54 milliards d'euros non déclarés, soit presque 60% du total déclaré dans le BTP.

Selon l'étude, ce "phénomène de masse" est dû au poids des impôts et à un sentiment croissant d'impunité. Des secteurs entiers ont basculé dans le travail au noir, a noté M. Schneider, citant en exemple les femmes de ménage.

Selon des estimations du gouvernement, au moins 10.000 emplois ont été perdus en 2000 du fait du travail au noir, tandis que la sécurité sociale a enregistré un manque à gagner d'environ 113 millions d'euros en terme de contributions sociales et de 46,5 millions d'euros concernant l'impôt sur le revenu.

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