Les architectes Fainsilber et Rogeon ont conçu la Bibliothèque municipale à vocation régionale dans un esprit d'intégration du bâtiment dans un site unique.

Implantée face au cours Belsunce, la future Bibliothèque municipale à vocation régionale (BMVR) s'insère dans un site historique, entre la Cannebière et le programme Euroméditerranée.

C'est en 1666 que Louis XIV décide d'un plan d'agrandissement de la Cité Phocéenne. La création d'un " cours " en est l'un des points forts. Son architecte, Pierre Puget, l'imagine " plus large que long ". Achevé en 1870, ce cours permet de relier le quartier médiéval et l'extension urbaine de la ville.

C'est de ce cours que partira en 1792 le bataillon des Marseillais, qui donnera à la France son hymne nationale. Après la guerre, le site, qui comprend notamment le célèbre music-hall, est classé " Zone de protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager " (ZPPAUP).

Autant dire que la mission des deux architectes responsables de la conception de la future bibliothèque était risquée : ils devaient respecter le site et ne pas décevoir les nostalgiques du music-hall et de sa célèbre marquise.

Deux grandes idées ont guidé leur travaux : respecter les proportions des bâtiments environnant et renouer avec la marquise, grâce à une toiture fortement structurée et recouvrant une rue intérieure, existante et conduisant du cours à la place de la Providence.

Le rapport au parcellaire existant a conduit les architectes à concevoir sur la façade principale huit petites structures, de huit mètres de larges chacune. Cinq d'un côté du passage couvert et trois de l'autre. Cette composition en " nappe " permet à la bibliothèque de s'inscrire dans un épannelage relativement bas intégrant les immeubles conservés, sensiblement de même hauteur.

Etage attique

L'identité régionale a été mise en avant avec la mise en oeuvre du marbre fin et de la tuile canal. Le premier transmet un maximum de lumière, les secondes recouvrent un toit à quatre pentes qui abritent les locaux techniques. Une verrière, qui éclaire la rue intérieure protégée du soleil, sur une longueur de 110 mètres, comme une structure de brise-soleil, souligne le parti linéaire de la bibliothèque et rappelle la marquise par son avancée.

L'utilisation de motifs architecturaux, tels que l'étage attique, le passage piéton couvert ou l'association des toits et des terrasses marquent encore davantage l'implantation régionale de l'Alcazar. Elle souligne l'importance des jeux de lumière et d'ombre.

S'inspirant de leurs propres travaux à la Villette de Paris, les architectes assurent la correction acoustique par des bacs métalliques perforés avec laine de verre fixés directement sous la dalle de plancher entre une trame de rails Halfen pour suspendre tous les réseaux et, en particulier, les chemins de câbles qui sont toujours accessibles et modifiables.

Avec un budget global de 60,978 millions d'euros, comprenant les frais de fouilles archéologiques (4,7 millions), de construction (43,3 millions) et d'équipement (12,9 millions), le bâtiment offre 18.048 m² utiles, dont 60% ouverts au public, pour 1.700 places assises.

La première pierre a été posée le 30 mars 2000 et la fin du gros oeuvre vient d'avoir lieu, pour une ouverture au public dans le courant de l'été.

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