Le 27 septembre 2015 marque la date limite du dépôt des agendas d'accessibilité (Ad'Ap) auprès des préfectures et mairies. Or, à ce jour, trop peu de dossiers ont été déposés, constatent les architectes, qui viennent de développer une application pour aider les professionnels à prendre le virage de l'accessibilité. Explications avec Frédéric Denisart, de Matières d'Architecture, et conseiller au Cnoa.

Pour ceux qui n'avaient pas pu se mettre en conformité à la date du 1er janvier 2015, le Gouvernement a instauré l'Agenda d'Accessibilité Programmée (Ad'AP). Il correspond à un engagement de réaliser des travaux dans un délai déterminé (jusqu'à 3 ans, sauf cas très particuliers), de les financer et de respecter les règles d'accessibilité et permet à tout gestionnaire/propriétaire d'établissement recevant du public (ERP) de poursuivre ou de réaliser l'accessibilité de son établissement après le 1er janvier 2015. Mais cet Ad'Ap doit obligatoirement être déposé avant le 27 septembre 2015 à la mairie (ou dans des cas particuliers auprès du Préfet).

 

Mais, à quelques jours de l'échéance, force est de constater que le compte n'y est toujours pas. Pour aider les architectes à prendre le virage de l'accessibilité, Frédéric Denisart, architecte de l'agence Matières d'Architecture (AMA), et conseiller au sein de l'Ordre des architectes sur les questions d'accessibilité, a développé et commercialisé, en juillet dernier, une application afin de simplifier la démarche auprès de ses confrères. "Nous avons eu des contacts, mais les concrétisations ont du mal à se faire", nous confie-t-il. A ce jour, l'appli baptisée Alvar compte quelque 30 téléchargements, une quinzaine de comptes actifs et de 200 à 300 établissements diagnostiqués…

 

Logique de l'utilisateur

 

Le principe de l'application, disponible sur PC et tablette ? Aider l'architecte à réaliser un audit accessibilité à destination du gestionnaire d'un ERP, quelle que soit sa taille. Pour guider l'utilisateur, le concepteur a choisi le cheminement logique de l'usager qui arrive depuis l'extérieur du bâtiment, y entre, s'adresse à l'accueil et utilise les sanitaires. Tout a été pensé : de la largeur des passages à la pente pour les fauteuils roulants, en passant par les dimensions des bornes d'accueil et les hauteurs des équipements.

 

Au départ conçu pour être utilisé par les collaborateurs de l'agence AMA, l'outil s'est peu à peu amélioré et a été commercialisé. "L'application coûte 300 € HT et est valable pendant trois ans, signale Frédéric Denisart. L'idée est de pouvoir aller chercher ses rapports (en .pdf) et éditer ses attestations de conformité." Et d'ajouter : "Ces rapports sont réalisés dans une approche très pédagogique, qui plaît aux maîtres d'ouvrage. De plus, l'outil offre une réelle rentabilité économique pour l'utilisateur, compte tenu du rendement temps passé/gestion administrative. C'est un vrai point fort".

 

Quid après le 27 septembre ? "Tout reste à faire, mais la question importante est : 'pour ceux qui n'ont rien fait, que se passera-t-il?'. Espérons que le Gouvernement ne reviendra pas sur ses décisions…", s'interroge l'architecte.

 


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