INAUGURATION. 23 logements sociaux familiaux ont été construits dans le quartier chic du 8ème arrondissement de Paris. Cette opération illustre la volonté de la ville de rééquilibrer la part de logements sociaux dans la capitale.

Le président de la République et son équipe ont désormais de nouveaux voisins. À quelques centaines de mètres à vol d'oiseau de l'Elysée, une opération de création de logements sociaux familiaux vient de voir le jour, dans le 8ème arrondissement de Paris. Au 210 rue du Faubourg Saint-Honoré, le bailleur social Elogie-Siemp a piloté la construction neuve de 23 logements sociaux, dont 11 Plai et 12 Plus, sur la Zac Beaujon.

 

 

Cette Zac est un projet d'ampleur pour la ville, située sur l'ancienne emprise de l'hôpital Beaujon. Un commissariat, un jardin public de proximité en centre d'aménagement et de nouveaux équipements publics de proximité ou reconstitués, comme une crèche, une école, une piscine et un gymnase équipé d'un mur d'escalade, ont été réalisés sur ce terrain de 17.700 m². Les travaux du site ont duré trois ans, pour un coût total de 8.915.820 euros, dont 2.305.729 euros de subventions.

 

Intégrer le commissariat au paysage

 

"Le lot 7 accueille aujourd'hui des logements aux étages supérieurs et, en limite du lot 5 sur toute sa hauteur, une extension de l'hôtel mitoyen Étoile Saint-Honoré", indique Elogie-Siemp, dans un communiqué. Le commissariat, installé dans l'excroissance sur une façade de l'hôtel Beaujon, a été déplacé à l'angle de la rue du Faubourg Saint-Honoré et de la nouvelle rue Laure Diebold, et occupe le rez-de-chaussée et le 1er étage.

 

"On a cherché à faire une trame minérale, avec des variations en fonction du programme accueilli. Il a fallu intégrer le commissariat à l'architecture autour, c'est pourquoi nous avons choisi de créer un bâtiment sobre et minéral, doté de pierres massives", explique aux élus présents Nicolas Reymond, l'architecte du projet. "La pierre est un matériau biosourcé et local, puisqu'elle vient de 60km d'ici."

 

Bois, béton et pierre massive

 

Le bois et le béton en teinte clair ont été choisis pour la façade. Les menuiseries extérieures sont en métal en rez-de-chaussée et en métal ou bois dans les étages. Les logements sont alimentés au chauffage collectif. Parmi les 23 appartements, quatre comportent une pièce à vivre cinq sont des deux pièces, six des trois pièces et huit des quatre pièces. Les loyers mensuels hors charges par m² s'échelonnent à 8,20 euros pour le Plus, 7,14 euros pour le Plai.

 

"Les logements sont traversants, avec une énorme cour. C'est rare à Paris, et ça permet de protéger les habitants des nuisances de la rue", ajoute l'architecte. A l'intérieur d'un des appartements, une salle de bain spacieuse toute carrelée de bleu tranche avec les éléments en bois de l'habitation. "Je préfère le bleu aux couleurs plus classiques, comme le gris", a indiqué à Batiactu Nicolas Reymond. "Nous avons décroché le concours en 2016 et venons de livrer ce projet", a-t-il ajouté. De grandes baies vitrées font entrer la lumière du jour. Un local à vélos et voitures d'enfants a été installé, ainsi que des panneaux photovoltaïques.

 

Plus de 250.000 demandes de logements sociaux à Paris

 

"Ce nouveau quartier va devenir un pôle essentiel de services, avec son commissariat, sa crèche et son gymnase", a clamé, Jeanne d'Hauteserre, la maire du 8e arrondissement, lors de l'inauguration le 6 mai dernier. "Je ne suis pas sûre qu'on puisse trouver pareille concentration d'équipements ailleurs dans la capitale." Étaient également présents Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, Laurence Patrice, présidente d'Elogie-Siemp, David Belliard, président de la RIVP et Nicolas Bonnet-Ouladj, président de la Sem Paris.

 

"Plus de 250.000 ménages ont déposé une demande de logement social à Paris, un chiffre qui ne cesse de croître", a continué Jeanne d'Hauteserre. "Il s'agira également des logements les mieux sécurisés de Paris, avec un commissariat en rez-de-chaussée."

 

 

Mixité sociale

 

"C'est une Zac complète, avec une mixité sociale, à deux pas des Champs-Élysées. C'est très rare dans l'aménagement urbain et c'était la spécialité de Paris Sem, en tant qu'aménageur", a affirmé Nicolas Bonnet-Ouladj. "C'était auparavant une centrale de téléphonie, avec cinq sous-sols et une complexité de câbles. Il a fallu enlever les cheminées, amener le refroidissement avec une centrale d'air froid et ensuite construire le quartier sur dalles." Il a également annoncé qu'il fallait bientôt démolir l'ancien commissariat.

 

 

Le quartier est l'un des arrondissements parisiens les moins pourvus en logements sociaux, avec un taux à 3,5%. Cette opération s'inscrit dans la volonté de la ville de Paris de rééquilibrer la part de logements sociaux sur le territoire. Dans un bref entretien avec Batiactu, le jour de l'inauguration, Ian Brossat a affirmé que l'objectif, d'ici à 2025, est d'atteindre les 25%. "Cela passera par un rééquilibrage entre l'est et l'ouest de la ville. Nous sommes sur la bonne voie. Il nous reste quelques kilomètres à parcourir d'ici quatre ans et nous avons bien l'intention d'y arriver."

 

Fiche technique

 

Maître d'ouvrage : Elogie-Siemp

 

Bureau de contrôle : Risk Control

 

Coordonnateur SPS : BTP Consultants

 

Architectes : NRAU (logements & commissariat) et PAN Architecture (hôtel)

 

Entreprise générale : Outarex

 

Bureau d'études économiste : BMF Bureau

 

Bureau d'études structure : EVP

 

Bureau d'études fluides : Bet Choulet

 

Coût total des financements : 8.915.820 €

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