CULTURE. De Mayotte à la Louisiane, en passant par l'Indonésie, une exposition s'installe au Palais de la Porte Dorée et dévoile des histoires de reconstruction. Un regard inédit sur des habitants montrant une grande résilience face au dérèglement climatique.
C'est la première fois que le Palais de la Porte Dorée, à Paris, déploie une exposition dans l'ensemble de ses espaces, le musée national de l'Histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical. Sa nouvelle installation, "Migrations et climat : comment habiter notre monde ?", raconte les dynamiques migratoires humaines et du vivant liées au dérèglement climatique, et s'intéresse à notre manière d'habiter. 
Jusqu'au 5 avril 2026, cette exposition qui se veut à la fois scientifique et artistique présente plus de 200 photographies documentaires, œuvres d'art (dont certaines inédites), témoignages, vidéos, infographies et installations pour sensibiliser sur un sujet ô combien important.
De la France au Sénégal, en passant par le Groenland, le parcours donne à voir la diversité des réalités des populations concernées par les effets du dérèglement climatique, et les solutions qu'elles imaginent pour s'adapter. "Souvent, c'est au sein des pays les plus touchés par les bouleversements climatiques que de nouvelles manières de vivre naissent", affirme Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée, lors d'une visite de presse le 15 octobre 2025. L'établissement a voulu proposer une exposition à la fois "puissante et poétique".
Des exemples édifiants
À Mayotte, le cyclone Chido, en décembre 2024, a détruit une grande partie de l'archipel français. La journaliste Laura Henno, qui connaît bien ce territoire déjà touché par "l'intensification des catastrophes climatiques", raconte en film et photos la reconstruction de l'habitat sur l'île. "Cet habitat, souvent informel, a une vraie fonction sociale", souligne-t-elle.
 
                En Louisiane (Etats-Unis), la communauté d'Isle à Jean Charles a vu la surface de sa région disparaître à "92%". Les habitants qui ne veulent pas quitter cette zone dont les sols ont été lourdement dégradés par l'industrie pétrochimique recréent des habitations.
En Asie du Sud-Est, l'Indonésie a choisi de déménager sa capitale, Jakarta, à cause des risques de montée des eaux et de l'enfoncement des sols, causé notamment par le pompage massif d'eaux souterraines. Le quatrième pays le plus peuplé du monde construit une nouvelle ville, Nusantara sur l'île de Bornéo.
Un message sensible
L'exposition s'intéresse également à l'aide apportée à des territoires impactés. Après le cyclone Pam de 2015, des kits de construction avaient été diffusés aux habitants de Tongoa, une île d'un archipel du Vanuatu (océan Pacifique). "Mais les résidents avaient déjà élaboré plusieurs modes de résilience et des stratégies locales, indépendamment de l'aide extérieure", raconte Olivier Bedoin, chargé d'exposition au musée national de l'Histoire de l'immigration.
 
                À travers des exemples et témoignages poignants, cette exposition ludique et pédagogique invite à imaginer des solutions collectives d'habitat et à préserver notre planète. Le message, sensible, encourage à s'intéresser à ces phénomènes de migration, qui entraînent la relocalisation des habitats, créent des réseaux de solidarité et revitalisent des savoir-faire traditionnels.
Ici, il est question, à l'échelle ultra-locale comme internationale, de tourner son regard vers des politiques de prévention des risques mais aussi vers d'ingénieux réaménagements urbains, tout en soulevant la question de la reconnaissance de nouveaux droits pour les déplacés.
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               Mayotte : "Une génération d'architectes solidaires a trouvé des solutions"
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"Migrations et climat : comment habiter notre monde ?"Jusqu'au 5 avril 2026
Palais de la Porte dorée
293, avenue Daumesnil, 75012 Paris