VOIRIE. La mairie de la capitale a annoncé qu'elle concentrera désormais ses travaux en surface sur un quartier de chaque arrondissement pendant une année. Les concessionnaires d'eau, de gaz et d'électricité feront de même avec leurs chantiers souterrains.

La galère des chantiers parisiens, si souvent dénoncée par les riverains et usagers de la capitale, va-t-elle bientôt disparaître ? La mairie de Paris a annoncé qu'elle concentrera désormais ses travaux de voirie sur un quartier de chaque arrondissement pendant une année, de sorte à lui offrir ensuite "cinq années de tranquillité". Les concessionnaires d'eau, de gaz et d'électricité feront de même avec leurs chantiers souterrains. Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'opération "Embellir votre quartier", qui sera lancée fin 2021 et qui ambitionne de "végétaliser, piétonniser la ville", a expliqué à l'AFP Jacques Baudrier, l'adjoint communiste à la construction publique de la maire Anne Hidalgo.

 

 

Parmi les mesures emblématiques de cette opération, on peut citer une centaine d'arbres plantés par quartier, ou encore des rues présentées comme plus calmes et accessibles. Mais la "démarche" vise également à "éviter d'empoisonner la vie des Parisiens avec une succession de chantiers mal coordonnées", a pour sa part indiqué le premier adjoint socialiste, Emmanuel Grégoire, au cours d'un point presse. Cette nouvelle "philosophie" compte ainsi "concentrer dans des fenêtres précises, au même endroit, des travaux" publics mais aussi des chantiers d'entretien des réseaux d'eau, de gaz, de chauffage urbain ou encore de téléphonie menés par des concessionnaires, sans oublier "les grands chantiers" déjà connus. L'objectif est de pouvoir offrir ensuite plusieurs années de tranquillité aux riverains, a ajouté Emmanuel Grégoire.

 

80% des 15.000 chantiers annuels réalisés sur les chaussées de la capitale sont menés par les concessionnaires de la Ville

 

 

Jacques Baudrier a d'ailleurs rappelé à cette occasion que 80% des 15.000 chantiers annuels réalisés sur les chaussées de la capitale - soit autant que dans les bâtiments - sont menés par la douzaine de concessionnaires de la Ville, comme la RATP, Enedis, GRDF ou encore CPCU (Compagnie parisienne de chauffage urbain). Les 20% restants sont donc à l'initiative de la municipalité. Au cours du premier mandat d'Anne Hidalgo (2014-2020), "chacun des acteurs, y compris les concessionnaires, définissait un programme de travaux annuel", ce qui pouvait engendrer différents chantiers "quatre années de suite" pour un même trottoir, souligne l'élu communiste. Dorénavant, "il y a 17 quartiers de Paris où il y a beaucoup de travaux en ce moment et il n'y en aura plus pendant cinq ans", a-t-il résumé.

 

Une enveloppe de 5,5 millions d'euros - 7 millions pour la vingtaine de quartiers définis comme "populaires" - est prévue pour chacun des 83 quartiers parisiens, découpés sur la base d'une échelle de 30.000 habitants. Les concertations publiques pour définir les chantiers prioritaires ont débuté fin 2020. Les maires d'arrondissements ont ensuite choisi leur premier quartier où concentrer ces travaux, validés en réunion publique. À la fin de son premier mandat, Anne Hidalgo, critiquée pour le nombre de chantiers en cours dans la capitale, avait reconnu une "gêne réelle".

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