JUSTICE. Quatre hommes ont été mis en examen le 5 décembre 2024 dans une affaire de trafic de déchets illégaux, à Nogent-sur-Oise (Oise). Proches des Hells angels, ils sont accusés d'avoir enfoui de nombreux déchets sur un terrain de la commune, sous couvert de permis d'aménagement.
Des Hells angels, un trafic de déchets et une société obscure du BTP… Il ne s'agit pas du scénario d'un mauvais film français mais d'une affaire bien réelle, qui prend place dans la commune de Nogent-sur-Oise (Oise). En effet, des investigations menées par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et les policiers de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ont permis de révéler la présence d'un trafic illégal de déchets dans la collectivité.
Suite à l'enquête, douze personnes ont été interpellées le 3 décembre 2024 (dont le maire de la commune, relâché par la suite). Quatre hommes ont finalement été mis en examen deux jours plus tard, le 5 décembre. Liés à une société de BTP de la région, ils sont poursuivis "pour des infractions d'atteinte à l'environnement, blanchiment, participation à une association de malfaiteurs", d'après nos confrères de l'AFP. Trois d'entre eux ont été placés en détention provisoire, le quatrième est sous contrôle judiciaire.
Deux parcelles de Nogent-sur-Oise concernées
Le trafic dénoncé a été réalisé sur un terrain de la commune de Nogent-sur-Oise. Selon les éléments de l'AFP, la mairie aurait accordé des permis à une société de BTP pour deux parcelles de ce terrain, afin qu'elle procède à un aménagement du site ainsi qu'au "concassage de gravats sur place à des fins de revente", précise l'AFP.
Selon le ministère public, cette société a cependant eu un usage bien différent des parcelles. Elle est ainsi accusée d'y avoir prélevé des pierres à des fins de revente et d'avoir comblé les trous avec de multiples déchets, en provenance de chantiers BTP de la région. "Arrivant par camions, ces déchets, des végétaux, béton, pylônes, gravats, étaient 'non pesés' et 'repoussés dans une zone du site préalablement creusée', selon le parquet", explique ainsi l'AFP. Ils repartaient par la suite soit vides, soit chargés de pierres.
Des Hells angels à Nogent-sur-Oise
Plusieurs dirigeants de la société de BTP mise en cause font partie des Hells angels, une communauté de motards. Les quatre mis en examen étaient d'ailleurs déjà connus pour des faites de violence et de détention d'armes, rapporte l'AFP.
De multiples perquisitions ont eu lieu dans le cadre de l'enquête, visant les domiciles des suspects, le siège de la société ou encore la mairie. Au total, 45.000 euros en espèces, des armes de poing, un fusil-mitrailleur, ou encore des montres de luxe ont été retrouvés.