Le solaire serait-il la solution énergétique du XXIe siècle ? Cette question soulève les passions sur internet. Dernière parution en date, celle du site américain Land Art Generator. Son auteur a calculé combien de m2 de panneaux solaires il faudrait pour fournir de l'électricité à l'ensemble du monde en 2030. A découvrir aussi, un prototype de route solaire.

496.805 km2 de panneaux solaires pour couvrir l'ensemble des besoins énergétiques de la planète en 2030. Presque la surface totale de l'Espagne (504.750 km2). Pour le Land Art Generator (LAG)*, un blog américain dédié aux questions environnementales et aux énergies renouvelables, le solaire pourrait être de fait, une des solutions à privilégier pour subvenir aux besoins de la planète avec une énergie "propre".

 

Tout part d'un calcul savant : selon les projections du Département de l'Energie Américain (Energy Information Administration) rapporte LAG, la consommation mondiale d'énergie sous toutes ses formes en 2030 avoisinerait les 678 quadrillons Btu (British thermal unit), soit 44% de plus qu'en 2008 (et près de x2,5 la consommation en 1980), et ramené en TW/h, 199,721 TW/h. Après avoir calculé que chaque mètre carré de panneau solaire aurait une capacité de 400kW/h, LAG a ainsi déterminé le nombre de km2 nécessaires à la consommation planétaire, soit les 496.805 km2.

 

5.000 super-installations
"Cela paraît énorme, mais il faut mettre cela en perspective, explique LAG. Si l'on répartissait ces panneaux en 5.000 super-installations sur la planète, elle mesurerait moins de 10km de côté chacune." Reprenant une donnée des Nations-Unies, à savoir que 170.00km2 de forêts sont détruites chaque année, seulement trois ans suffiraient en suivant ce même rythme pour construire l'ensemble, calcule l'auteur. Et de citer les ambitions des Emirats Arabes Unis qui prévoient une installation de 3km de chaque côté, soit 1.500 MW de capacité pour 2020 : "s'ils construisaient les 7km restant par côté, ils pourraient subvenir entièrement à leurs besoins énergétiques avec le solaire." Evidemment pour les USA, pour parvenir à l'auto-suffisance, "ils devraient avoir une surface beaucoup plus importante et approximativement 1.000 de ces super-sites sur leur sol."

 

En conclusion, en imaginant un positionnement stratégique des panneaux dans les déserts et dans les régions fortement ensoleillées, la solution n'apparaît pas si compliquée à l'auteur. D'autant plus, précise le LAG, qu'il a travaillé en se fondant sur "le pire scénario" : avec les économies d'énergie et la combinaison d'autres sources propres comme le vent ou l'eau, la surface nécessaire de panneaux solaires pourrait être considérablement réduite. "Certes, les panneaux solaires devront faire la majorité du travail, mais la solution durable sera de diversifier au maximum les sources employées." L'idée est donc de s'y mettre le plus rapidement possible "en commençant la construction des infrastructures nécessaires dès aujourd'hui". On le comprend, la démonstration de LAG n'a d'autre but que de promouvoir les énergies renouvelables.

 

Des débats... au progrès
Les études, réflexions ou projets d'installation de panneaux solaires ne manquent pas : citons par exemple, le projet Desertec visant à installer des milliers de m2 de panneaux solaires dans le désert en Afrique du Nord actuellement en cours de réflexion, ou encore le Solar Gran Plan évoqué par des scientifiques américains on ne peut plus sérieux, dans un article du Scientific American en 2008. Les bénéfices liés à l'énergie solaire, actuellement en plein développement ne sont plus à prouver. Reste pour beaucoup plusieurs interrogations, parmi bien d'autres : production et entretien des panneaux, lieux d'installation des panneaux, perte d'énergie dans l'acheminement, coût des installations... (Passés bien sûr, les sourcilleux du calcul, les polémistes anti-photovoltaïques, les "de toute façon c'est les politiques pourris et/ou les lobbies pétrole qui contrôlent tout" et les trolls - terme désignant des commentateurs de blog dont l'unique but est de provoquer...)

 

Néanmoins, on ne peut nier le côté positif : le XXIe siècle s'est engagé sur le chemin du développement durable. Les réflexions puis les décisions actuelles autour de l'énergie détermineront une partie de son avenir. Autant d'occasions également de faire avancer les technologies et la science.

 

Bientôt une route solaire à Leds ?
Un couple d'ingénieurs américains vient de toucher 100.000$ du Département d'Etat des transports américains pour développer leurs recherches sur un nouveau type de revêtement routier. Leur idée est de remplacer l'asphalte par un système composé de Leds fonctionnant au solaire qui, non seulement serait une alternative propre au pétrole, mais également serait capable de relayer des messages d'informations à même la route. Selon les concepteurs, l'on pourrait également envisager qu'il permette aux véhicules électriques de se recharger en roulant... Une affaire à suivre donc, à voir sur le site SolarRoadways

actionclactionfp