Vétuste, âgé de trente ans, le CHU de Caen devrait faire peau neuve à l'issue d'un grand chantier de 400 millions d'euros. Ces travaux, qui devraient s'étaler sur 10 à 15 ans, s'inscrivent en droite ligne dans le projet de plan quinquennal pour les hôpitaux engagé par le gouvernement.

"Manque d'organisation et dispersion des moyens", "problèmes de parkings et de fluidité de la circulation", "des réseaux de fluides qui datent de 30 ans", non conformité à la réglementation IGH (Immeuble de grande hauteur) de la tour principale du CHU, qui compte 23 niveaux dont un dernier étage regroupant des tuyauteries envahies par l'amiante...: le directeur général du CHU de Caen, Pierre Rayroles, n'est pas avare de critiques.

Un triste état des lieux auquel le conseil d'administration a décidé de s'attaquer.
Le projet s'articule autour du regroupement des différents pôles du CHU, principalement au sein de la tour principale de l'hôpital de la Côte de Nacre.
Cette tour, où les services se sont installés depuis le début des années 1970 un à un, en fonction des besoins, est aujourd'hui source de chaos avec une organisation quasi-inexistante qui entraîne un ralentissement des services.

"Cette réflexion est la première depuis 1975 sur l'utilisation de l'espace de la tour", constate le professeur André Valdazo, président de la commission médicale d'établissement.

Deux nouveaux bâtiments devraient voir le jour avec ce projet, l'un pour "La Femme et l'Enfant" et un autre regroupant les laboratoires et le pôle universitaire de biologie.

L'étanchéité des façades de la tour principale devra être revue ainsi que l'ensemble de son réseau de fluides. Surtout, le 23e étage de l'ensemble, un bloc regroupant l'ensemble des tuyauteries du bâtiment, devra être désamianté ou faire l'objet d'un coffrage dès que les tuyauteries auront été déplacées.

M. Rayroles assure que "le dossier est prêt à être posé sur le bureau des instances régulatrices". Mais il reste un doute quant à la date de début des travaux, même si le directeur général envisage de les commencer d'ici deux ans. Quant au calendrier, il dépendra entièrement des partenaires financiers de l'opération.

Le coût du projet de réhabilitation est estimé à 399.544.000 euros, soit un peu plus que le budget de fonctionnement 2002 du CHU qui s'élève à 323.300.000 euros.

Hormis les partenaires privés, le conseil d'administration mise sur une aide de l'Etat et surtout de la région dans le cadre de la décentralisation. "On va aller vendre le produit, il est bon", assure pour sa part la présidente du conseil d'administration, la maire RPR de Caen Brigitte Le Brethon.

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) est réparti sur trois sites: l'hôpital Côte de Nacre, l'hôpital Clemenceau et le centre de personnes âgées. Il accueille 55.800 hospitalisations et 245.900 consultations par an et fait travailler plus de 6.000 personnes.

actionclactionfp