ENGINS DE CHANTIERS. Le marché européen des matériels de BTP a progressé de 11% en 2018, ce qui fait de l'année dernière l'exercice le plus solide en termes de résultats depuis la crise économique de 2008. Pour 2019, l'activité devrait se stabiliser confortablement.

Si le bâtiment et la construction connaissent des difficultés, les travaux publics et les constructeurs de matériels, à l'inverse, profitent d'un climat des affaires particulièrement fécond. A l'occasion du salon Bauma, grand-messe internationale des TP et machines de chantiers qui se tient actuellement à Munich (Allemagne) jusqu'au 14 avril prochain, le Comité européen des matériels de construction (CECE) a tenu une conférence de presse pour présenter les résultats 2018 de ce secteur d'activité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que tous les indicateurs sont au vert : l'année dernière, le marché a progressé de 11%, ce qui en fait le résultat le plus solide depuis la crise économique de 2008. Les niveaux d'activité enregistrés en 2018 dépassent même de 10% le pic observé en 2007, avant que les économies européennes ne s'effondrent. "L'industrie européenne des équipements de construction peut poursuivre ses activités dans une ambiance positive", a déclaré le président du CECE, Enrico Prandini. Et de pronostiquer : "Pour 2019, nous attendons une stabilité du marché avec un atterrissage en douceur. C'est d'ailleurs la même stabilité et la même ambition que nous recherchons lorsque nous parlons avec les décideurs européens, 6 semaines avant les élections européennes."

 

 

Impact environnemental, numérisation et échanges avec l'Inde au programme

 

Le prochain scrutin communautaire est effectivement surveillé de près par les membres du CECE, qui appellent la future législature de députés européens à faire de l'industrie une de leurs priorités. Pour rappel, le secteur des matériels de construction représente à l'échelle de l'Union européenne 1.200 entreprises employant 300.000 collaborateurs et générant 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Mais le CECE veut également sensibiliser les eurodéputés aux questions de développement durable, de numérisation et de commerce international, considérés comme des enjeux incontournables pour le monde de la construction. Des sujets qui ne manqueront pas d'alimenter les conversations sur les allées de Bauma.

 

 

En attendant le résultat des élections européennes, le CECE mise donc sur une stabilisation de l'activité pour l'année prochaine, due à un ralentissement de l'économie chinoise. D'après l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), l'Empire du Milieu affichait en 2017 un Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant de 167.762 $, mais les prévisions de croissance économique tablent sur une baisse, avec un taux annuel de "seulement" 6% à l'horizon de 2020. En revanche, les spécialistes braquent les projecteurs sur le rôle joué par l'Inde, considérée comme la nouvelle locomotive du secteur de la construction et des infrastructures - les projections de croissance y seraient même deux fois plus élevées qu'en Chine. A ce sujet, Enrico Prandini précise : "C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons initié l'année dernière une intense relation bilatérale avec nos collègues de iCEMA, la fédération des associations indiennes de fabricants d'équipements de construction, avec laquelle nous avons signé [le 9 avril 2019] un protocole d'accord unique et innovant".

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