Selon un rapport sur l'accès au logement social à Paris, sur 102.750 demandeurs, plus de 12.000 logements sociaux ont été accordés à Paris en 2004. Si l'on compare par rapport à 1995, les demandes ont progressé de 20%.

Entre 12 et 14 % des demandeurs bénéficient chaque année d'un logement, un tiers des demandes étant abandonnées au bout de quelques semaines pour changements de situation, selon le rapport. Avec une part de 8 % des ménages, à Paris, la demande est plus importante que la moyenne française (2%).
En 2004, sur les 12.500 logements sociaux, 37,6% ont été attribués par la ville de Paris (mairie de Paris, mairies d'arrondissements), 12,8% par la préfecture, 17,6% par l'Office HLM (Opac) et 32% au titre du 1% patronal.

Parmi les demandeurs, le rapport révèle que les familles monoparentales et les personnes seules (40 % ) sont les plus représentées. Malgré tout, on trouve également quelques seniors. «Beaucoup ont vécu leur vie dans des chambres de service sans ascenseur», a expliqué Jean-Yves Mano, adjoint au Maire de Paris lors de la présentation jeudi du rapport. En vieillissant, l'ascenseur devient pour eux «un élément important de choix».
Deux-tiers des demandes émanent de résidents des sept arrondissements de l'est de la capitale. 43% des demandeurs vivent dans des logements «suroccupés», c'est-à-dire avec plus d'une personne par pièce.
Le taux de rotation est particulièrement faible (6% à Paris, contre 10,8% en France), et notamment dans les rares grands appartements.
En effet, on ne peut obliger quelqu'un à quitter un logement social : quelle que soit l'évolution de la famille, «il y a droit au maintien dans les lieux», et «le critère de revenu n'est pas un critère de rupture de bail», remarque Jean-Yves Mano.

Appauvrissement des ménages
La hausse de la demande s'explique principalement par la hausse des loyers du parc privé (17,6 euros du mètre carré en 2004). D'ailleurs, «la situation sociale se reflète dans les attributions que l'on fait», souligne Jean-Yves Mano, qui note une «demande relativement faible» des classes moyennes.
Le rapport met en relief une tendance à l'appauvrissement des ménages demandeurs. Ainsi, 70 % des demandeurs disposent d'un revenu inférieurs aux plafonds PLAI (1.112 euros par mois, soit l'équivalent du Smic pour une personne).
Enfin l'adjoint au maire a regretté l'impossibilité pour la mairie d'accéder au fichier des logements vacants, ce qui empêche, dit-il, «de faire des propositions aux propriétaire».

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