Calculette en main, la FNTP fait ses comptes : environ 3.000 emplois ont disparu cette année sur un total de 255.000 et le chiffre d'affaires du secteur a décliné de 1,5 %. La fédération anticipe ainsi 5.000 pertes supplémentaires en 2013 avec l'accentuation de la baisse d'activité. Décryptage avec son président, Patrick Bernasconi.

Alors que le bulletin de conjoncture du mois de septembre 2012 de la FNTP avait relevé un "décrochage" de l'activité comparé aux mois précédents, son président, Patrick Bernasconi, a confirmé, mardi 11 décembre à l'occasion du rendez-annuel dédié à la conjoncture, que "la baisse de l'activité se poursuivra et la récession devrait s'accentuer en 2013 puis en 2014."

 

Après une diminution de 3.000 postes en 2012, le secteur des travaux publics devrait perdre ainsi 5.000 emplois en 2013, avec un chiffre d'affaires prévu l'an prochain de 38,9 milliards d'euros, en raison d'un recul prévu de 2,5 % de son activité en volume, avance le président de la FNTP. Et d'approfondir: "La crise s'amplifiera, en effet, l'année prochaine car les grands projets, comme les lignes à grande vitesse (LGV), ne vont pas sauver l'année, les collectivités locales poursuivant le repli de leurs commandes aux entreprises."

 

2012 en dents de scie
Contrastes et déséquilibres ont particulièrement caractérisé l'année 2012 développe le président de la fédération des travaux publics. "Après un début d'année très bas pour cause d'intempéries, suivie d'une remontée au printemps et au début de l'été, on a constaté un décrochage en septembre avec de mauvaises anticipations sur la fin de l'année, explique-t-il. Tout au long de l'année, les entreprises n'ont eu aucune visibilité sur leur activité, d'où un recours toujours important à l'intérim. Celui-ci a fluctué, selon les mois, entre 25.000 et 50.000 équivalents temps pleins à comparer aux 255.000 salariés permanents du secteur (soit entre 9 et 16 % de la population totale TP)."

 

Ainsi, avec un chiffre d'affaires de 39,9 milliards d'euros en 2012, soit une baisse de 1,5% en euros constants par rapport à 2011, "le secteur est redescendu à son niveau d'activité d'il y a 10 ans et 20.000 emplois ont été détruits depuis 2007", a-t-il poursuivi.

 

L'entretien des routes et du réseau d'eau, un sujet de préoccupation
Toutefois, la situation est contrastée selon les métiers, les clients et les zones géographiques. Ainsi, l'activité a baissé de 25% dans le Limousin mais a progressé de 25% en région Ile-de-France. "Les commandes des collectivités locales, qui représentent 45% de l'activité du secteur, ont baissé de 1 % cette année et devraient encore céder 2,5 % l'an prochain (-7 % pour les régions et -8 % pour les départements)", détaille Patrick Bernasconi. Celles du secteur privé ont chuté de 5% et un nouveau recul de 9% est anticipé l'an prochain. De surcroît, "les crédits de l'Etat ont été divisés par deux en six ans", souligne-t-il. En termes de marchés, l'entretien routier s'est particulièrement dégradé, sur la période 2008-2013, et les crédits qui lui ont été alloués ont chuté de 50 %. "Et nous recensons à l'heure actuelle 30 % de fuites sur le réseau d'eau", glisse-t-il.

 

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