Après un chiffre de l'activité globale en recul de 2% en 2014, la reprise pourrait intervenir au second semestre 2015, grâce aux effets des mesures du plan de relance. La Capeb compte bien sur une remontée des travaux de performance énergétique, mais aussi sur une baisse souhaitée de la TVA sur l'ensemble des travaux. Détails.

L'année 2014 a fini sur une baisse d'activité globale de 2%, le neuf enregistrant une chute de -4.5%, l'entretien-rénovation de -0.5% et l'amélioration de la performance énergétique (APEL) se redresse légèrement (+0.5%). En termes d'emplois, le secteur de l'artisanat en perd environ 12.000 sur un an.

 

"Pourtant beaucoup d'entreprises ont été créées ces dernières années, on enregistrait +24% entre 2000 et 2012", note Patrick Liébus, président de la Capeb. Un chiffre évidemment en hausse en raison de l'accroissement du nombre d'auto-entrepreneurs… "Le gâteau du bâtiment a une dimension réduite, mais le nombre d'acteurs a augmenté. Ça va coincer!", ajoute-t-il.

Rester lucide

"Les difficultés sont là et continueront d'être là, souligne pourtant Patrick Liébus. La lucidité doit l'emporter sur ce que seront nos entreprises demain". De la lucidité, il en faudra pour digérer les moins de 300.000 mises en chantier enregistrées sur 2014 (-11.4%) et autant pour se résigner à voir l'objectif des "500.000" s'éloigner davantage… "Mais s'il est difficile de mettre en chantier, il faut noter qu'il y a surtout beaucoup de stock de logements, notamment de logements sociaux", insiste le président de la Capeb. Un véritable problème qu'il faudra prendre en compte.

 

Alors que l'entretien-amélioration semblait un secteur porteur, là encore la déception est de mise. L'activité est en recul de 0.5% et les prévisions ne sont guère beaucoup mieux (+0.5% voire +1.5% dans le meilleur des cas). Quant aux travaux de performance énergétique, "les effets souhaités ne sont pas au rendez-vous", se désole Patrick Liébus. En cause ? Des clients frileux, des banques qui ne suivent pas, un attentisme et plutôt une volonté d'épargner que de dépenser.

Arme secrète : la TVA réduite

Et le président de la Capeb de dégainer son arme secrète ! "La meilleure dépense que peut faire l'Etat serait de baisser le taux de TVA sur l'ensemble des travaux". Et d'ajouter : "Cela permettrait de retrouver de l'activité et de lutter contre toutes les formes de travail dissimulé. Le taux idéal serait celui de 5.5%". Pourquoi remettre la TVA sur le devant de la scène ? "Il suffit de voir les effets sur l'activité lorsqu'on a obtenu une période dérogatoire au moment du passage de 7 à 10%", rappelle-t-il. Pour le moment, cette solution demeure à l'état d'hypothèse, car, après une rencontre, ce mercredi 21 janvier, avec Christian Eckert, secrétaire d'Etat au Budget, il lui a été répondu : "On n'a pas les moyens !".

 

Enfin, côté prévisions pour 2015, la Capeb table sur une activité globale en baisse de 1%, voire stable. Le neuf ne devrait pas afficher mieux que -4 ou -3%, et le nombre d'emplois supprimés devrait être d'environ 8.000. "Cela reste morose, conclut Patrick Liébus. Mais nous y croyons et lâcherons rien !"

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