JUSTICE. La branche française de Vinci Construction a été mise en examen pour corruption privée, a révélé l'AFP, dans un dossier lié au Qatar.

Ses liens avec le Qatar posent des difficultés au groupe Vinci. Après des accusations portant sur les conditions de travail des ouvriers sur place, contre lesquelles la major s'est toujours défendue, l'AFP a révélé ce 20 mai 2022 la mise en examen de Vinci Construction France pour "corruption privée".

 

Cette mise en examen daterait de février 2022 selon l'agence. Sont également concernés Chadia Clot, bénéficiaire présumée de cette corruption, ainsi que son compagnon, a indiqué le parquet de Nanterre. Le rapport avec le Qatar ? Chadia Clot est l'ex-gérante de fortune en France de l'ancien émir qatari, Hamad Ben Khalifa Al-Thani.

 

Plusieurs millions d'euros en jeu

 

Vinci Construction France est soupçonné de lui avoir versé "plusieurs millions d'euros", notamment par l'intermédiaire de deux filiales, via une société lui appartenant, selon une source proche de l'enquête. Pour quelles contreparties ? L'obtention de conventions "telles que la rénovation des salons de l'hôtel Ritz ou encore la réhabilitation de la Samaritaine à Paris", complète la même source. Celle-ci indique par ailleurs à l'AFP que "plusieurs millions d'euros" auraient été maquillés, entre 2008 et 2016, comme des "soi-disant travaux de décoration dans le cadre de chantiers" facturés par Vinci Construction France.

 

 

Une enquête préliminaire avait été ouverte en 2015 par le pôle éco-financier du parquet de Nanterre. Elle faisait suite à un signalement Tracfin, le service de renseignements français chargé de la lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment d'argent. En 2018, cette enquête a été confiée à un juge d'instruction.

 

Outre Vinci Construction France, ses filiales Petit et GTM Bâtiment, ainsi qu'un décorateur ont également été mis en examen, en février, pour "corruption privée". Vinci Construction France et Petit sont par ailleurs inquiétés pour "complicité de faux et usage de faux en écriture privée". Les avocats des différents mis en examen n'ont pas voulu répondre ou n'ont pas pu être joints par l'AFP.

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