Pour fêter les 10 ans de Batiactu, retour sur les réalisations marquantes de la décennie. Projets architecturaux d'envergure, infrastructures emblématiques, constructions pionnières… Revivez les grands événements du secteur avec une véritable prouesse technique, un temps de parcours symbolique, la LGV Med et, surtout, ses trois gares «nouvelle génération» : Valence, Avignon et Aix-en-Provence.

Longue de 250 kilomètres, la ligne du TGV Méditerranée aura coûté 3,69 milliards d'euros en valeur de 1994, lors du lancement du projet, soit plus de 4 milliards d'euros courants, financée à 90% par l'établissement public Réseau Ferré de France (RFF) et 10% par l'Etat. Du fait d'un relief particulièrement tourmenté, le coût au kilomètre s'élevé à 15 millions d'euros, contre 5 millions pour la ligne TGV entre Paris et Lyon. En outre, la réalisation de 483 ouvrages d'art a été nécessaire, soit 17,1 kilomètres de viaducs et 12,7 kilomètres de souterrains et de tunnels. Pour la concrétisation de l'ouvrage 100 millions d'heures de travail et 11.500 emplois, directs ou indirects, ont été nécessaire, chaque année pendant cinq ans.

 

Quand les gares s'égarent hors de la ville
Trois gares nouvelles ont été construites à Aix-en-Provence (53 millions d'euros, dont 22 pour le bâtiment), Avignon (47 millions d'euros, dont 18 pour le bâtiment) et Valence (65 millions d'euros, dont 29 pour le bâtiment). Plus confortables, plus faciles d'accès, ces gares se veulent en adéquation avec leur environnement. Chacune se situe en dehors de la ville qu'elle dessert, au croisement des réseaux de flux. La SNCF cherche à donner à travers celles-ci une nouvelle image de la gare où il fait bon attendre son train. Jean-Marie Duthilleul, architecte des trois gares et responsable de l'Arep, une agence d'architecture filiale de la SNCF, a déjà à son actif, entre autres, la construction des gares de Montparnasse à Paris, Lille Europe, ainsi que les gares de Nankin et de Wuhan, en Chine.

 

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Sncff © SNCF
En 10 ans les gares d'Aix, Avignon et Valence affichent respectivement 15,8 millions 17,7 et 11,6 millions de voyageurs, ce qui donne pas moins de 75.000 trains au départ de ces trois gares pour l'année 2010, un chiffre nettement supérieur aux perspectives lors du commencement du projet. «On peut parler d'une croissance continue depuis leur ouverture, de l'ordre de 5% par an pour Valence et Avignon et de plus de 10% par an pour Aix», souligne Corentine Mazure, de la SNCF. Un véritable succès, tant sur l'aspect économique, qu'écologique.

 

Une nouvelle ligne, TGV PACA, est destinée à prolonger la LGV Méditerranée. Ce projet, dont le coût a été estimé à 15 milliards d'euros, mettra Nice à 3 h 50 de Paris contre 5 h 25 aujourd'hui et Nice à une heure de Marseille (sans arrêt) contre 2 h 25 à l'heure actuelle. Enfin, pour l'inauguration, les habitants de Paca vont devoir être patients. En effet, les travaux devraient débuter d'ici à 2020 avec une entrée en service au plus tard en 2025.

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Vue aérienne de la Gare Aix-en-Provence TGV

Aix
Aix © AREP
Sur le plateau de l'Arbois, fait de garigues de chêne verts, la gare se dessine face à la montagne sainte victoire. Son immense toiture s'allonge du Nord au Sud, comme une onde dans le site, en écho à la célèbre silhouette.

Vue intérieur de la Gare Aix-en-Provence TGV

Aix
Aix © AREP
Depuis l'intérieur, cette même toiture constitue un cadre pour le somptueux paysage. Transparentes à l'est, ses façades de verres sont équipées à l'ouest d'un moucharabieh de bois, aux lames ouvertes ou fermées suivant l'ensoleillement, qui garantit l'été, comme l'hiver, le confort thermique requis.

Vue extérieur de la Gare Aix-en-Provence TGV

Aix
Aix © AREP
Cette gare affiche aussi un fonctionnement en phase avec le TGV. Placée au croisement de la ligne et de la voie rapide Aix-Etang Berre, elle s'entoure d'un grand rond point qui rend son accès fluide et évident.

Vue extérieur de la Gare Avignon TGV

Avignon
Avignon © AREP
Sur la presqu'île de Courtine à la confluence du Rhône et de la Durance, dans la courbe de la ligne TGV, la gare nouvelle cale ses deux bâtiments sur le talus des voies : le Pavillon de Départ, le plus important, qui accueille 80% du trafic en partance vers le nord, et le Pavillon Arrivé, simple petit édifice d'acier et de verre, 20% du trafic en provenance du nord.

Vue intérieur de la Gare Avignon TGV

Avignon
Avignon © AREP
Pour se protéger du vent et de la chaleur, le bâtiment Départ est une grande halle-voûte fermée de 400 mètres de long, nef courbe protégée sur sa façade par des panneaux de composite ciment-verre.

Vue extérieur de la Gare Avignon TGV

Avignon
Avignon © AREP
L'attente se fait sur une mezzanine intérieure permettant pour le voyageur d'accéder directement à sa voiture grâce à un repérage des portes en vis-à-vis de celles du train.

Vue extérieur de la Gare Valence TGV

Valence
Valence © AREP
La gare de Valence TGV est implantée en rase campagne, à l'épicentre du triangle formé par les trois villes desservies, Valence, Tain l'Ermitage et Romans, préfiguration d'une aire métropolitaine en puissance.

Vue intérieur de la Gare Valence TGV

Valence
Valence © AREP
Dans ce site foncièrement agricole, les voies du TGV creusent un sillon jusqu'à huit mètres de profondeur pour garantir l'interconnexion avec la ligne TER circulant en surface. Le croisement des lignes s'effectuant ainsi sans interférence, et les correspondances étant assuré à l'intérieur du bâtiment.

Vue intérieur de la Gare Valence TGV

Valence
Valence © AREP
Le bâtiment s'élance au-dessus des voies, tel un pont habité qui abrite l'ensemble des services. Ses façades vitrées offrent une totale perméabilité du regard sur les connexions possibles ferroviaires et routières, comme sur le paysage alentour avec en toile de fond le massif du Vercors.