Le projet de parc éolien en mer de Fécamp (Seine-Maritime) devient une réalité concrète : une première étape de construction de fondation gravitaire a été lancée dans le port du Havre, qui servira à supporter un mât de mesures collectant des données sur l'environnement marin. L'entrée en service du parc est prévue pour 2018.

La construction du parc éolien offshore de Fécamp a débuté : la production de fondations gravitaires par la société norvégienne SeaTower a démarré dans le port du Havre. Cette embase en béton de grandes dimensions, qui sera installée au large des côtes normandes sur le site de la future ferme éolienne, sera immergée dans des eaux de faible profondeur et servira à supporter un mât de mesures de 40 mètres, à partir du début de 2015. Le mât permettra la poursuite des études environnementales, engagées depuis 2007, sur la zone maritime. Il recueillera des données liées à l'évaluation plus fine du gisement éolien (mesures de vitesse et de direction du vent, jusqu'à 200 mètres d'altitude), des données météorologiques et océaniques (température de l'air et de l'eau, visibilité, hauteur des vagues, vitesse du courant, turbidité de l'eau) et il complètera l'étude de la faune (oiseaux, mammifères marins, chiroptères…).

Comme un socle lesté de parasol

La région Haute-Normandie a notamment accordé une subvention de 600.000 €, au titre de l'appel à projets Energies au consortium du parc éolien en mer, pour soutenir la production de la fondation gravitaire innovante. "Grâce à notre action, la Haute-Normandie est la première région de France pour l'éolien en mer", s'enorgueillit Nicolas Mayer-Rossignol, le président de région. "En accompagnant le premier démonstrateur d'une fondation gravitaire, la Haute-Normandie conforte son rôle moteur et pionnier. Tout cela amène de l'emploi et de l'activité pour notre région", précise-t-il. Le chantier du démonstrateur a mobilisé une quinzaine d'entreprises locales et une cinquantaine d'employés directs pendant six mois. La technologie "Canefree Gravity" permet notamment de transporter la fondation de béton et d'acier par flottaison, jusqu'à son point d'immersion. Une fois arrivée à destination, la fondation est lestée par entrée d'eau. Arrivée au fond, cette eau est évacuée et remplacée par du sable, pour stabiliser l'ensemble, à l'image d'un socle de parasol.

 

Le procédé permet d'éviter de recourir à des navires-grues, sensibles aux conditions météorologiques, et de n'utiliser que des remorqueurs classiques. Trois bateaux sont nécessaires à chaque opération : deux pour déplacer l'imposante structure de 23 mètres de diamètre, et un pour l'accompagner dans sa descente jusqu'à 27 mètres de profondeur. Un mode de dépose qui réduirait le temps et le coût de construction du futur parc éolien. Car la ferme offshore de Fécamp disposera de 83 turbines Haliade de 6 MW chacune, installées sur 67 km². Antoine Cahuzac, le directeur général d'EDF Energies Nouvelles, explique : "L'éolien en mer est une technologie prometteuse. Son potentiel se révélera très élevé si nous travaillons à en abaisser le coût. Le système de fondation, que nous expérimentons aujourd'hui sur le futur parc éolien de Fécamp, participe à cet objectif".

 

Fiche technique du mât de mesures :
Hauteur totale : 90 mètres (dont 60 mètres hors de l'eau)
Fondation en béton et acier : 50 mètres (dont 20 mètres hors de l'eau)
Mât treillis : 40 mètres
Profondeur d'immersion : 27 mètres
Poids total : 1.800 tonnes
Diamètre de la base : 23 mètres

 

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