Faute d'un accord avec ses créanciers pour renégocier une dette de plus de 400 millions d'euros, le consortium franco-espagnol TP Ferro, détenu à parts égales par les groupes de construction français Eiffage et espagnol ACS, vient d'annoncer son dépôt de bilan, devant le tribunal de commerce de Gérone. Jusqu'à aujourd'hui, ce consortium est concessionnaire de la LGV entre Figueras et Perpignan. Réactions du groupe Eiffage.

Le concessionnaire franco-espagnol, TP Ferro, de la ligne à grande vitesse entre Figueras et Perpignan inaugurée en décembre 2013 a annoncé le 17 juillet 2015 "une demande volontaire de mise sous administration judiciaire", c'est-à-dire un dépôt de bilan, devant le tribunal de commerce de Gérone.

 

Faute, en effet, d'un accord avec ses créanciers pour restructurer une dette de plus de 400 millions d'euros, le consortium franco-espagnol détenu à parts égales par les groupes de construction français Eiffage et espagnol ACS compte d'ores et déjà trouver "une solution pérenne à la précarité actuelle et non soutenable de son modèle économique", a signalé le groupe Eiffage dans un communiqué ce lundi 20 juillet. Celui-ci explique que "cette demande survient faute d'un accord sur la restructuration de la dette de la société avec ses créanciers et les gouvernements français et espagnol dans un délai de quatre mois."

 

Dans le même communiqué, TP Ferro souligne toutefois que "l'administration judiciaire ne signifie pas nécessairement la fin des activités de la concession." Pour le moment, les deux groupes actionnaires de TP Ferro, ont donné à la société les moyens de poursuivre son exploitation.

Les raisons du dépôt de bilan ?

Quelles sont alors les raisons de cette faillite ? La liaison de la LGV entre Figueras et Perpignan dont TP Ferro est concessionnaire n'a été raccordée au réseau espagnol à grande vitesse que fin décembre 2013, avec près de cinq ans de retard. L'équilibre de la concession a alors été affecté par une faiblesse de l'offre de trains de voyageurs, sans compter la crise économique qui a frappé durement l'Espagne.

 

En outre, les surcoûts pour la construction d'une ligne chiffrée initialement à plus de 1,2 milliard d'euros, se sont multipliés, explique Les Echos. Le retard estimé à trois ans dans la mise en fonctionnement a affecté le calendrier d'amortissement des dettes et obligé les Etats français et espagnol à accorder des aides et un allongement de la concession. "Pour ce retard TP Ferro avait été indemnisé et la concession avait été allongée de trois ans, à cinquante-trois ans, ajoute le même journal. Cela n'a pas même empêché Eiffage et ACS de déposer une demande d'arbitrage contre la France et l'Espagne en 2014."

 

En cas de faillite, la gestion et les dettes de TP Ferro pourraient retomber sur les gouvernements français et espagnol.

 

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