Cette formule de PPP, de plus en plus utilisée, permet à l'Etat de ne pas s'endetter mais ses détracteurs remarquent qu'elle lui impose une facture finale bien plus lourde que s'il avait lui-même opéré la mise de fonds. Yves Gabriel, président-directeur général de Bouygues Construction, présent mercredi, se réjouit de cette signature : « C'est une satisfaction car on a commencé à y travailler en 2010. Cela représente pour nos équipes un gros travail car il faut reconnaître qu'il est difficile à l'heure actuelle pour un entrepreneur de piloter un PPP sur des modèles sophistiqués ».

 

L'Etat versera une redevance à l'entreprise partenaire pendant la durée du contrat, c'est-à-dire 27 ans (*). Pour rappel, le groupement d'entreprises conduit par Bouygues avait été désigné en novembre comme attributaire pressenti par l'Etablissement public du palais de justice de Paris (EPPJP), qui l'avait préféré à celui mené par le groupe Vinci. Les travaux débuteront en 2013, pour une mise en service en 2017.

 

La maquette du futur tribunal est exposée jusqu'au vendredi 9 mars, dans la salle des pas perdus du palais de justice, sur l'Ile de la Cité (Ier arrondissement de Paris ).

 

Trois questions à Jean-Pierre Weiss, directeur général de l'Etablissement public du palais de Justice de Paris (EPPJP)

 

Palais justice
Palais justice © EPPJP
Batiactu : Pourquoi construire un nouveau palais de justice ?
Jean-Pierre Weiss :
Le palais de justice sur l'île de la Cité a 800 ans d'histoire : il est donc saturé et ne peut plus abriter l'ensemble des services du tribunal de grande instance, qui ont dû être éparpillés sur plusieurs sites. Le nouveau pôle accueillera les juridictions du premier degré alors que la cour d'appel et la Cour de Cassation resteront sur l'île de la Cité où leurs services seront relogés. Le conseil de prud'hommes y prendra place également. Pour ce qui concerne le programme de rénovation sur l'île de la Cité, attendons d'avoir l'argent nécessaire.

 

Batiactu : Comment l'Etat a-t-il financé cette opération ?
Jean-Pierre Weiss :
Ce projet mené dans le cadre d'un partenariat public privé (PPP) fonctionne bien. Bouygues, l'entreprise partenaire financera la construction du bâtiment en en assurera l'entretien et la maintenance pendant vingt sept ans. En contrepartie, l'Etat lui versera un loyer. Passé, cette échéance, il deviendra propriétaire de l'édifice. Le coût global de construction du palais de justice qui représente 575 M€ sera amorti en quinze ans grâce notamment aux économies (30 M€ par an) dégagées en ne louant plus de locaux annexes dans la capitale.

 

Batiactu : Que va changer ce nouveau tribunal ?
Jean-Pierre Weiss :
Les magistrats du siège et du parquet vont pouvoir rendre la justice de manière plus efficace dans de bonnes conditions de travail. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui sur l'île de la Cité. Enfin, la présence de 90 salles d'audiences et d'une grande salle d'audience de 700 places devrait également contribuer à accélérer le traitement des affaires.

 


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