TRANSITION. Dans le cadre du plan de "libération des énergies renouvelables", la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon a lancé un nouveau groupe de travail, cette fois sur la filière chaleur et froid renouvelables. Le gouvernement souhaite s'appuyer sur ces technologies pour réduire l'empreinte carbone des consommations françaises.

La mise sur pied de missions de simplification pour les énergies renouvelables se poursuit. Après l'éolien terrestre, le photovoltaïque et la méthanisation, le ministère de la Transition écologique et solidaire vient de lancer un nouveau groupe de travail, cette fois dédié à la chaleur et au froid renouvelables. C'est Emmanuelle Wargon, la secrétaire d'Etat auprès du ministre François de Rugy, qui a lancé ses travaux. Elle déclare : "La filière française des réseaux de chaleur est une filière dynamique : ils constituent un outil essentiel de planification énergétique territoriale. Ce groupe de travail, axé sur la distribution, doit permettre aux acteurs de trouver des solutions pour en faire une filière d'avenir".

 

 

Le gouvernement, dans la dernière version de la Programmation pluriannuelle de l'énergie entrevoit le potentiel certain de ces solutions. Il prévoit en outre que 3,4 millions de foyers français seront raccordés à des réseaux de chaleur en 2023 et qu'un taux minimum de chaleur renouvelable (non issue de carburant fossile comme le gaz, le fioul ou le charbon) sera obligatoire dans tous les bâtiments neufs de logement ou de bureaux, au-delà de 2020. La part de cette chaleur renouvelable sera ainsi portée de 40 à 59 %, avec une montée en puissance du biogaz qui devra atteindre 10 % des consommations de gaz, à condition toutefois que ses coûts diminuent. Il est, pour l'heure, plus cher de 40 % qu'un gaz extrait du sol. Le Fonds chaleur, outil de financement de nombreux projets, sera augmenté, passant de 315 M€ cette année à 350 M€ en 2020 et 2021, tandis que son utilisation sera simplifiée avec un remplacement des avances remboursables par des subventions.

 

Innovation, attractivité, compétitivité

 

 

Les experts de la filière, comme Pascal Roger, président de la Fedene, expliquaient à la fin de 2018 : "Les réseaux de chaleur et de froid concentrent les deux-tiers des économies prévues par la PPE (ancienne mouture). L'objectif de verdissement est deux fois et demi plus important que l'électricité renouvelable". A l'heure actuelle, la France dispose de près de 800 réseaux de chaleur et de froids, répartis sur tout le territoire. Des installations qui alimentent du résidentiel, du tertiaire et des sites industriels et agricoles, et qui s'étirent sur plus de 5.600 km. Délivrant 25 TWh de chaleur et 1 TWh de froid, ces systèmes se montrant particulièrement décarbonés. Thierry Franck de Préaumont, président du SNCU, détaillait alors : "Le bouquet énergétique des réseaux de chaleur a évolué avec aujourd'hui environ 56 % d'énergies vertes ou de récupération, dont 25 % d'unités de valorisation énergétique et 22 % de biomasse". Le contenu carbone du kWh n'est donc que 116 grammes de CO2.

 

Le groupe de travail, qui réunit les administrations, des collectivités locales et des fédérations professionnelles, sera subdivisé en sous-groupes thématiques qui se pencheront sur différentes problématiques : créer et développer les réseaux de chaleur et de froid en faisant progresser leur attractivité, assurer leur compétitivité économique, renforcer le taux d'EnR et de récupération des réseaux, créer des outils innovants d'aide à la conception et au pilotage. Dans les mois qui viennent, les participants formuleront des propositions à la secrétaire d'Etat pour accélérer le déploiement des réseaux urbains sur l'ensemble du territoire. Les mesures concrètes seront annoncées à la fin du mois de juin par Emmanuelle Wargon.

actionclactionfp