TECHNOLOGIE. Le tunnelier français NFM, placé en redressement judiciaire en août 2018 à cause de la défaillance de son actionnaire chinois NHI, fait l'objet de deux offres de reprise déposées auprès du tribunal de commerce de Lyon. Mais dans les deux cas, la totalité des effectifs ne pourra être sauvegardée.

NFM Technologies va-t-il enfin voir le bout du tunnel ? Après que le constructeur tricolore ait été placé en redressement judiciaire en août dernier, comme l'avait expliqué Batiactu, une nouvelle étape vient d'être franchie. Selon l'AFP, deux offres de reprise ont été déposées auprès du tribunal de commerce de Lyon. Placé dans une situation extrêmement délicate suite à la défaillance du conglomérat industriel chinois NHI, son principal actionnaire, le tunnelier NFM espère bien prendre un nouveau départ avec l'une de ses deux offres. Le groupe allemand Mülhäuser, un partenaire historique de l'entreprise spécialisé dans les activités de minage et de foration, et le groupe français Altifort, spécialisé pour sa part dans les équipements de pointe, ont chacun remis une proposition avant la date butoir de lundi 1er octobre fixée par le tribunal lyonnais. "Ce sont deux projets industriels intéressants, même si un peu différents", a confirmé à l'AFP le directeur général de NFM, Luc Devaux. "Le fait qu'il y ait deux offres me rend raisonnablement optimiste. On va trouver une solution, mais qui fera un peu de dégâts socialement. Il n'y aura pas de reprise complète des effectifs dans un cas comme dans l'autre", a prévenu l'ancien dirigeant sorti de sa retraite pour tenter de remettre la société à flot.

 

Le tunnelier français avait déjà dû céder ses activités nucléaires, employant 52 salariés, au groupe Réel (spécialisé dans les systèmes de levage et de manutention pour applications industrielles) basé à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône) en janvier 2018. A l'heure actuelle, NFM compte encore 149 collaborateurs, répartis entre l'usine du Creusot (en Saône-et-Loire, une soixantaine de personnes) et le siège de Villeurbanne (dans le Rhône, le reste des effectifs). Mais ce sont bien les difficultés financières qui pénalisent aujourd'hui le constructeur, et en aucun cas son savoir-faire, comme le souligne Luc Devaux à l'Agence France Presse : "Ce n'est pas un problème de technologie. Nous sommes sortis en tête dans beaucoup d'appels d'offres. Mais les difficultés de l'actionnaire nous empêchent d'offrir les garanties bancaires et les préfinancements indispensables sur des projets de cette ampleur." En effet, NFM est notamment arrivé en tête de l'appel d'offre pour le prolongement du métropolitain de Lyon.

 

Les deux offres de reprise seront soumises pour information au tribunal de commerce de Lyon le mardi 2 octobre. Luc Devaux espère un dénouement rapide du dossier, la trésorerie de NFM ne permettant pas en l'état d'assurer son fonctionnement au-delà du début du mois de novembre.

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