DÉVELOPPEMENT DURABLE. La Fédération nationale des travaux publics a lancé, en ce début d'année 2021, un nouveau label afin de reconnaître les démarches environnementales et sociétales de tout type d'entreprises du secteur, mais aussi pour les aider à se positionner et à aller plus loin.

Aborder la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises, ce n'est pas nouveau pour la FNTP. "Cela fait une dizaine d'années que nous travaillons et accompagnons les entreprises sur ce sujet, avant même le Grenelle de l'environnement", vante Jean-Christophe Louvet, président de la commission Développement durable de l'organisation professionnelle, lors d'un entretien avec Batiactu. Des clubs RSE ont été montés dans certaines régions, les publications ne manquent pas, des stages et des interventions ont été organisés, ainsi que des diagnostics avec l'Afnor, par exemple.

 

"Mais il existe un besoin de reconnaissance et d'affichage", et les TP manquaient également d'un référentiel sectoriel afin de mettre en avant les démarches entreprises. Raison pour laquelle la fédération a souhaité travailler à un référentiel spécifique et à la création d'un "label RSE TP", lancé en ce début d'année 2021.

 

S'adresser à tout type d'entreprise

 

Le référentiel correspond ainsi à la norme ISO 26000, s'appuyant sur "des standards reconnus, incontestables et incontestés, estime Jean-Christophe Louvet, avec une orientation TP. Il est applicable par l'ensemble de nos adhérents, près de 8.000 entreprises, de la major à la PME située en zone rurale".

 

Son fonctionnement se veut simple. Les entreprises s'inscrivent via une plateforme numérique, organisée autour de 5 thématiques et 18 enjeux. Elles se positionnent, selon un principe d'autodéclaration, sur les différentes affirmations proposées. Elles doivent apporter des éléments factuels pour confirmer leurs dires. Puis, une personne dédiée à la FNTP les contactera pour compléter le dossier. Une commission avec différentes parties prenantes externes validera ensuite les dossiers.

 

Classement selon trois niveaux

 

Selon un système de notation, les entreprises seront ainsi classées selon 3 niveaux : engagé - "aller sur la plateforme et faire la démarche est déjà un engagement", estime le président de la commission développement durable de la FNTP -, performant, et avancé. Pour ce dernier niveau, un expert extérieur doit intervenir pour vérifier ce qui a été déclaré, au niveau de l'agence. "Il ne s'agit pas de certifier le siège d'un grand groupe, mais d'aller sur le terrain et d'être au plus près des réalités. Nous y tenons, même si cela a suscité de nombreux débats", raconte Jean-Christophe Louvet.

 

Les entreprises reçoivent ensuite une attestation de la FNTP. Elle peut ainsi être affichée dans l'entreprise, pour un usage interne, et pour "donner du sens au sein même de la société, qui a besoin d'outils pour faire reconnaître ses actions". Par ailleurs, la FNTP invite ses adhérents à remettre ce document "dans le cadre de dossiers de candidatures ou d'appels d'offres". Pour que le label trouve une utilité concrète et pour le faire vivre au niveau des territoires.

 

Entraîner "une part significative" d'entreprises

 

Ce label doit aussi inciter les entreprises à progresser. Des diagnostics pourraient être développés par région afin d'aider les sociétés bénéficiant notamment du label niveau engagé à mettre en place un plan d'actions. Et il complète les dispositifs d'accompagnement déjà mis en place avec la FNTP.

 

La fédération ne donne pas son objectif chiffré, reconnaissant seulement que pour que le label fonctionne et soit un "pivot" après dix ans d'évolution sur la question de la RSE, elle doit "entraîner une part significative d'entreprises", avec une diversité de profils de sociétés en plus de leur nombre. Mais Jean-Christophe Louvet en est certain, ce label "répond assez bien aux différentes questions et demandes de nos adhérents", qu'il s'agisse de grandes entreprises comme de PME, et réussira donc à convaincre.

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