Que l'on soit à Paris, Lyon ou Marseille, et dans toutes villes similaires voire moins denses, la même problématique existe et tend à se durcir : la circulation. Ainsi, si les transports collectifs ont le vent en poupe portés notamment par le renouveau du tramway, la question du financement soulève encore des interrogations. Alors même qu'un troisième appel à projet vient d'être confirmé… Etat des lieux.

Dans la vie quotidienne, où près de 40% de la population métropolitaine -souvent dépendante de la voiture- se déplace en périurbain et zones rurales pour aller travailler, la mobilité urbaine constitue une problématique majeure dans la politique d'aménagement de nos territoires.

 

Et avec une hausse de 4,5 % en 2011, la fréquentation des transports publics ne connaît pas la crise. Mais les entreprises réunies pour le Salon européen de la mobilité, qui se tient jusqu'au jeudi 7 juin à Paris, ne font pas la fête pour autant. Pour rappel, le budget alloué aux déplacements pèse lourdement : 12,3% du budget annuel des ménages aux revenus moyens est consacré à l'automobile.

 

Il convient donc aux territoires de réfléchir à ce que sera la ville de demain; comment définir le périmètre de la mobilité urbaine, limiter les coûts pour les citoyens tout en leur proposant des services leur facilitant la vie ou tout du moins répondant aux problématiques actuelles et à venir.

 

« Pour définir au mieux ces programmes, chaque territoire se doit de réaliser un état des lieux et comprendre le système actuel des déplacements et de la mobilité de leurs habitants : quels sont les besoins de déplacement à l'échelle des communautés locales ? Quel est le schéma actuel du plan de transport des réseaux de transports en commun ? Quels sont les services attendus et ceux déjà utilisés ? », nous rappelle Régis de Solère*, chargé d'études auprès du Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (CERTU). Depuis l'accélération des plans de déplacements urbains (PDU) obligatoires pour les agglomérations de plus de 100.000 habitants, les collectivités locales ont ainsi porté des projets de transports nouveaux.

 

La construction de 450 km de ligne de transports collectifs entre 2000 et 2010
Par ailleurs, elles ont investi massivement dans les transports collectifs et aménagé les centres-villes dans le sens d'un partage de la voirie davantage favorable aux transports collectifs et aux modes doux, précise le CERTU. Et de reconnaître qu'au cours de la décennie 2000-2010, les pratiques modales ont évolué selon le souhait des politiques publiques. « Il faut savoir que les élus locaux se sont emparés des problématiques de déplacements, mettant à l'agenda politique le transport collectif, souligne Régis de Solère. Les réseaux des agglomérations de plus de 250.000 habitants ont ainsi connu une fréquentation en hausse de 30 % entre 1999 et 2009. Et d'ajouter : « Les quelque 450 km de ligne de transports collectifs en site propre (TCSP) qui ont été construites entre 2000 et 2010 ont contribué à transformer l'image des villes concernées », garantit le CERTU. Au final, au cours de ces dix dernières années, ces grands travaux en profondeur ont permis à 19 nouvelles agglomérations de disposer de moyens de transports plus performants à l'image du tramway.

 

Ainsi, à l'heure actuelle, les initiatives proposées par les collectivités locales ne manquent pas pour répondre à la problématique de la mobilité urbaine. Et au chargé d'études du CERTU, Régis de Solère de conclure : «Le lancement du troisième appel à projets de transports collectifs en site propre (TCSP) annoncé ce mardi par la nouvelle ministre de l'Ecologie* (Lire en page 2) est bien la preuve que l'Etat va s'engager à investir pour que les prochains chantiers puissent vite démarrer».

 

* Auteur en février 2012, de « La mobilité urbaine en France : enseignements des années 2000-2010 ». Publication : Certu.

 

Lire en page 2, Nicole Bricq confirme un troisième appel à projet

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