ACTIVITÉ. Dans une compilation de données, le ministère du Travail a calculé que 75% des salariés de très petites entreprises, tous secteurs confondus, ont vu l'activité de leur structure baisser, voire complètement s'arrêter, entre le 15 mars et le 31 décembre 2020, année frappée de plein fouet par le Covid. Si elle a été bien sûr aussi impactée, la construction s'en sort cependant mieux que d'autres filières.

L'exercice 2020, marqué évidemment par deux confinements sanitaires aux conséquences économiques redoutables, a été éprouvant pour une majorité de secteurs d'activité. Les TPE (très petites entreprises) ont été particulièrement exposées, puisque 74,6% des salariés travaillant dans ses structures ont vu leur activité baisser, voire s'arrêter entre le 15 mars (début du premier confinement, le plus drastique) et le 31 décembre 2020. Un chiffre issu d'une analyse de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, rattachée au ministère du Travail), qui a compilé des données sur différents indicateurs, comme le niveau d'activité, le taux de recours à l'activité partielle ou encore les motifs de ce recours.

 

 

Sur le plan de l'activité, il ressort donc que les TPE ont été frappées de plein fouet par la crise du Covid. Néanmoins, les petites structures du bâtiment et des travaux publics, bien qu'également impactées, s'en sortent mieux que d'autres filières. D'une manière générale, la Dares a constaté que 3,1% des salariés des TPE ont travaillé dans une entreprise où l'activité s'est complètement arrêtée entre la mi-mars et la fin décembre. Pour l'ensemble des TPE, 54% de leurs salariés étaient dans une structure où l'activité a chuté de moins de 50% sur la période.

 

23% des TPE de la construction n'ont déploré aucune perturbation...

 

Mais en observant le secteur de la construction, on s'aperçoit que la période a été moins difficile à traverser que pour l'hébergement-restauration ou encore les arts-spectacles-activités récréatives. Seulement 0,7% des TPE du BTP ont en effet dû arrêter leur activité entre mars et décembre 2020, quand 7,2% ont subi une baisse d'activité de plus de 50%, et 62,7% ont enregistré une diminution de leur chiffre d'affaires de moins de 50%. À l'inverse, un petit quart (presque 23%) des TPE de la construction n'ont déploré aucune perturbation, et elles sont même 6,4% à avoir bénéficié d'une hausse de leur activité. Des chiffres bien meilleurs que ceux des autres secteurs.

 

Parmi les dispositifs d'aide déployés par le Gouvernement pour aider les entreprises françaises à passer la tempête du premier confinement en 2020, le chômage partiel a été différemment utilisé suivant la taille des TPE, tous secteurs confondus. Ainsi, 78,2% des salariés d'entreprises comptant 6 à 9 salariés travaillent dans une structure qui ont eu recours à ce dispositif, contre presque 71% pour l'ensemble des TPE et 48% pour les sociétés comptant un seul employé. "Les TPE ont principalement eu recours au chômage partiel en raison de fermetures de sites suite aux restrictions de certaines activités (38,1% des salariés concernés)", complète la Dares.

 

... et 26% de ces petites entreprises n'ont pas eu besoin de recourir à l'activité partielle

 

 

Plusieurs motifs ont évidemment pu être invoqués pour justifier du recours à l'activité partielle. La même année, 13,9% des salariés des TPE du BTP ont travaillé dans une entreprise ayant eu recours au chômage partiel suite à une réduction des débouchés ou des commandes.

 

Mais la principale raison qui a motivé les chefs d'entreprises à demander le chômage partiel sont les fermetures de sites suite aux restrictions : 27,7% des petites structures de la construction se sont retrouvées dans ce cas de figure, suivies par celles étant dans l'impossibilité de maintenir leur activité tout en assurant la sécurité de leurs salariés (17,1%). Les employés rencontrant des difficultés pour la garde de leurs enfants ou considérés comme des personnes fragiles ont concerné 7,5% des salariés de ces TPE. Enfin, un bon quart (26%) de ces petites entreprises n'ont tout simplement pas eu besoin de recourir à l'activité partielle.

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