MANIFESTATION. Ce lundi 5 novembre 2018, plus d'une centaine de poids lourds et porte-engins des Travaux publics ont menés des opérations escargot sur les principaux axes routiers de Champagne-Ardenne. Ils protestent contre la suppression du taux réduit sur le gazole non routier (TICPE) et plus globalement, contre la hausse des prix du carburant.

"Environ 150 poids lourds et porte-engin sont mobilisés depuis 7h30 dans les quatre départements", a déclaré, à l'AFP, Guillaume Mangeart, secrétaire général de la fédération régionale des Travaux publics de Champagne-Ardenne (FRTP CA). Ce lundi 5 novembre 2018, des opérations escargot ont été menées sur les principaux axes routiers de la Marne, la Haute-Marne, les Ardennes et l'Aube afin de protester contre la suppression du taux réduit sur le gazole non routier (TICPE), évoqué dans le projet de loi de finances (PLF) 2019 et plus largement contre la hausse du prix du carburant.

 

Quatre délégations reçues

 

Ce matin, les différents engins ont ralenti la circulation sur la N44 entre Vitry-le-François et Reims (Marne), sur l'A34 aux alentours de Sedan et Charleville-Mézières (Ardennes), ainsi que sur l'axe Langres-Chaumont (Haute-Marne), entre autres. Des barrages filtrants ont également été installés autour de Reims et Troyes (Aude). Contacté par Batiactu le 31 octobre 2018, un porte-parole de la FRTP CA demandait le "maintien du taux réduit de TICPE sur le gazole non routier pour le secteur des travaux publics, au même titre qu'il perdurera pour le secteur agricole et l'industrie ferroviaire". Dans ce sens, quatre délégations de la FRTP CA ont été reçues en fin de matinée par la sous-préfecture de Reims.

 

 

"Ce sera très difficile de répercuter ce surcoût. Aujourd'hui le gazole est à environ 90 centimes d'euros le litre, au 1er janvier 2019, il coûtera 1,50 euro, soit une augmentation de 60 %", indique Guillaume Mangeart. Cette mesure "représentera une augmentation d'impôts de près de 700 millions d'euros" affirme la fédération nationale des Travaux publics (FNTP). Cette protestation s'inscrit dans le mouvement national de contestation contre la hausse du prix sur les carburants, qui devrait atteindre son apogée le samedi 17 novembre prochain. De son côté, le gouvernement explique que 70 % de l'augmentation prévue provient de la croissance du prix du baril et précise agir au nom de l'écologie.

 

"Plutôt que cette mesure punitive, nous attendons des mesures constructives pour l'écologie"

 

Ce même 5 novembre, c'est la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) qui a rejoint le concert de critiques que cette décision suscite dans le secteur. "Supprimer le taux réduit de TICPE reviendrait à grever les marges déjà très réduites des entreprises artisanales du bâtiment et pèsera dans les prochains mois sur leurs investissements et leur capacité à embaucher", tempête en effet le président de l'organisation Patrick Liébus. "Après le coup de rabot sur le CITE, la politique du gouvernement en faveur de l'environnement est décidément illisible. Plutôt que cette mesure punitive, nous attendons de sa part des mesures constructives pour l'écologie, comme des dispositifs incitant les entreprises à utiliser des véhicules utilisant des énergies renouvelables." La Capeb soumettra au Sénat un amendement de suppression de ce dispositif.

 

Si, toutefois, les pouvoirs publics persistent, la Capeb demande notamment aux pouvoirs publics de "s'engager à ce que les recettes nouvelles ainsi engrangées par l'État soient effectivement entièrement consacrées à la transition énergétique de notre pays" et de "prendre des dispositions pour permettre aux entreprises de répercuter cette hausse du GNR dans tous les marchés en cours, qu'une clause de révision ait été ou non prévue".

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