La vaste opération contre le travail clandestin s'est déroulée mardi matin sur plusieurs sites du chantier du TGV-Est ne s’est soldée que par une poignée de contraventions.

L’opération avait tout pour être spectaculaire. Le chantier tout d’abord - le plus gros chantier public actuellement en cours - réparti sur trois site à Claye-Souilly (Seine-et-Marne), Châlons-en-Champagne et Reims (Marne). L’importance du dispositif ensuite : l'opération coordonnée par trois parquets (Meaux, Reims, Châlons-en-Champagne) - une initiative rare selon les procureurs - a visé au total 84 salariés. En tout 75 "agents de contrôle" (gendarmes, inspecteurs de l'Ursaff et inspecteurs du travail) étaient mobilisés.

Mais voilà. Les résultats obtenus sont bien maigres. Seuls quatre salariés du site de Châlons-en-Champagne non inscrits sur les registres de sociétés sous-traitantes ont écopé d'une contravention, précise-t-on de source judiciaire. Toujours à Châlons, une société ne figurait pas sur le contrat de sous-traitance. D'autres infractions pourraient toutefois être constatées après "l'exploitation des pièces" que se sont fait remettre police et justice.

A Claye-Souilly, la vingtaine de gendarmes s'est retrouvée confrontée à l'absence quasi-générale des ouvriers, le chantier ayant été limité en raison de la neige. Sur les 160 personnes ciblées, six seulement ont été contrôlées.

En fait, cette opération orchestrée à grand renfort de publicité avait plus comme objectif de sensibiliser les entreprises aux risques qu’elles encourent en ayant recours au travail au noir. «Cette opération constitue un avertissement pour toutes les entreprises sous-traitantes", a expliqué René Pech, procureur de la République de Meaux. "C'est un chantier symbolique. Même dans les chantiers d'Etat, l'autorité publique montre sa volonté que le droit du travail doit être respecté partout. Il n'existe aucune immunité particulière» a-t-il ajouté.

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