ÉCONOMIE. Les entrepreneurs rencontrant des difficultés en raison des dégâts causés par les émeutes peuvent se tourner vers les conseillers départementaux de la DGFIP et les commissaires régionaux aux restructurations. Un fonds d'urgence vient aussi d'être activé par le réseau des Chambres des métiers de l'artisanat.

Les émeutes de ces derniers jours ont causé des dégâts colossaux, à tel point qu'Emmanuel Macron a lui-même annoncé une loi d'urgence visant à accélérer les reconstructions de bâtiments et d'infrastructures. Les artisans se sont eux aussi souvent retrouvés en première ligne face aux délinquants et à leurs destructions, avec des conséquences parfois désastreuses sur leur activité.

 

 

La construction ne fait pas exception. "Le recensement des dégradations est en cours mais nous savons déjà que plusieurs chantiers se trouvent à l'arrêt, le temps que les experts passent et que les conditions soient réunies pour reprendre le travail", a indiqué Olivier Salleron, le président de la Fédération française du bâtiment, lors d'un point presse ce mardi.

 

Fonds d'urgence

 

Le réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA) se mobilise également en activant exceptionnellement son fonds de calamités, un dispositif de secours normalement déclenché pour les catastrophes naturelles. Les professionnels victimes de dégradations peuvent se tourner vers ce fonds pour toucher une première aide financière dont le montant pour aller jusqu'à 1.500 euros.

 

"J'appelle l'ensemble des artisans touchés à se tourner vers leur CMA pour se faire accompagner dans leurs démarches mais aussi afin de pouvoir profiter de cette aide d'urgence", a réagi Joël Fourny, le président de CMA France. Ces nouvelles difficultés viennent s'ajouter à celles des trois dernières années, de la pandémie de Covid à la crise énergétique en passant par l'inflation.

 

En juin 2021, les ministres de l'Économie Bruno Le Maire et de la Justice, Éric Dupont-Moretti, avaient mis sur pied la Mission d'accompagnement des entreprises en sortie de crise, ou MAESC. Basée sur les conseillers départementaux aux entreprises en difficulté et les commissaires régionaux aux restructurations et à la prévention des difficultés (CRP), cette dernière se destinait à la période post-Covid mais Bercy vient d'annoncer qu'elle allait être pérennisée.

 

Adaptation

 

Ce sont donc les services de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) qui reprennent le flambeau et adaptent la structure pour lui permettre de répondre aux entrepreneurs impactés par les dégradations et les pillages de ces derniers jours. Ainsi, la première réunion du nouveau Comité national d'accompagnement et de soutien aux entreprises en difficulté a eu lieu hier, avec les ministres des PME et de l'Artisanat Olivia Grégoire, et des Comptes publics, Gabriel Attal.

 

Bercy a demandé à plusieurs autres structures de participer pour faire remonter un maximum de diagnostics et formuler des propositions croisées : la Direction générale des entreprises, la Direction générale du Trésor, la Banque de France, la Direction de la Sécurité sociale, l'Urssaf, la Direction des affaires civiles et du sceau, la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle ainsi que les partenaires publics et privés spécialisés dans le soutien économique aux entreprises.

 

 

Des services présents dans tous les départements

 

Reste à voir ce qui ressortira de cette première réunion faisant suite aux émeutes. Le ministère capitalise sur le fait que les conseillers départementaux de la DGFIP et les CRP ont déjà épaulé 30.000 chefs d'entreprises, essentiellement des micro-entreprises et des PME, entre juin 2021 et juin 2023. Les artisans sont donc invités à contacter ces services présents dans tous les départements afin de bénéficier d'une prise en charge adaptée à leurs besoins.

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