ÉCONOMIE. En 2022, l'inflation, la crise énergétique et le contexte économique incertain ont amené plusieurs milliers d'entreprises à solliciter l'aide des commissaires aux restructurations et à la prévention des difficultés. Le bâtiment et les travaux publics font partie des secteurs d'activité les plus accompagnés par ce service de Bercy.

Plusieurs milliers d'entreprises en difficulté ont sollicité l'aide des commissaires aux restructurations et à la prévention en 2022. Ces CRP, qui dépendent de la Direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l'Économie et sont rattachés aux préfets de régions, ont dû épauler ces sociétés dans un contexte économique incertain marqué par la hausse des coûts et des prix, notamment du gaz et de l'électricité.

 

 

Le bilan 2022 dressé par la DGE indique que 63% des 3.212 entreprises accompagnées par les CRP évoluent dans l'industrie manufacturière. Le secteur de la construction fait lui aussi partie des filières les plus suivies par ce service de Bercy, avec au total 5% des dossiers traités sur l'année.

 

Plus de la moitié des dossiers concernent des PME

 

Dans tous les cas, la grande majorité des demandes proviennent des plus petites structures : "Les petites et moyennes entreprises (PME) restent la cible principale de l'action des CRP, elles représentent 57% des entreprises accompagnées et 26% concernent des très petites entreprises (TPE), qui comptent moins de 10 salariés (...)", précise le rapport. Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ne pèsent plus que 16% des dossiers, quand les grands groupes représentent seulement 1% du total.

 

Globalement, la succession des crises depuis la pandémie de Covid a fragilisé de nombreuses structures, réduisant leur trésorerie et brouillant leur visibilité. Sur les plus de 3.000 entreprises suivies, 431 ont bénéficié du Fonds de solidarité mis en place pendant les confinements sanitaires, 452 ont subi une flambée de leurs factures d'énergie et 605 ont vu leur production impactée par le conflit en Ukraine, dont les répercussions ont été importantes sur les marchés et chaînes d'approvisionnement. Contre les renouvellements abusifs de contrats d'énergie, Bercy avait d'ailleurs publié une "checklist" à l'automne dernier.

 

Confidentialité et gratuité

 

 

La région Nouvelle-Aquitaine, "plus vaste région de France et au tissu économique dense", compte le plus grand nombre d'entreprises soutenues, tous secteurs confondus (433). La Normandie (367), le Grand Est (313) et l'Auvergne-Rhône-Alpes (280) figurent également parmi les régions les plus touchées. En Île-de-France, première région économique de l'Hexagone, le nombre de dossiers s'élève à 263. À l'inverse, la Bretagne (145), Provence-Alpes-Côte d'Azur (107), Mayotte (19) et la Guadeloupe (4) font partie des régions les moins impactées.

 

Le travail des CRP repose essentiellement sur l'anticipation des risques économiques. Implantés dans chaque territoire et en lien avec les acteurs locaux, ils misent en outre sur Signaux faibles, une jeune pousse de l'État. Celle-ci "a développé un algorithme destiné à détecter le plus en amont possible les difficultés des entreprises alors même qu'elles sont sous-jacentes", explique la DGE. Dès lors qu'elles ont été identifiées puis contactées, les entreprises en question peuvent être accompagnées "de façon confidentielle et gratuite".

actionclactionfp