CONTRIBUTION. L'Ordre des architectes propose, dans sa contribution aux débats sur la future SFEC, d'imposer une réglementation environnementale pour la rénovation, comme il en existe une pour la construction neuve.

Le Conseil national de l'Ordre des architectes a mis en ligne sa contribution à l'élaboration de la Stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC). Cette feuille de route a pour objet de tracer le chemin pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et adapter la société au changement climatique. Pour le Cnoa, cette nouvelle stratégie est d'autant plus d'actualité que "le contexte, où un hiver précaire sur le plan énergétique succèdera à un été caniculaire, souligne la nécessité de planifier l'avenir dans un climat de plus en plus chaud et instable".

 

Elle doit notamment mettre en cohérence la première loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) prévue pour 2023, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et le Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). Elle fera donc "intervenir tous les secteurs de l'économie", juge le Cnoa.

 

 

Solutions concrètes liées à l'architecture

 

L'Ordre des architectes, qui a été invité à participer aux travaux lancés par l'exécutif, se veut porteur de solutions concrètes, "dont certaines ont été plébiscitées par les participants et doivent être soumises au législateur". Elles tiennent en trois points.

 

Premièrement, les architectes suggèrent de beaucoup plus s'appuyer sur le parc existant. "Le bâtiment le plus sobre est celui qu'on ne construit pas", rappelle l'Ordre. Et la France est en mesure "d'assurer la quasi-totalité de ses besoins en s'appuyant sur le parc existant, en le rénovant, en l'améliorant, en le densifiant, en s'assurant qu'il soit accessible à tous".

 

Une réglementation environnementale pour la rénovation

 

Sur l'ensemble de son cycle de vie, le secteur du bâtiment représente le quart des émissions de gaz à effet de serre de la France, en grande partie à cause du chauffage. Or, les besoins de chauffage dans les bâtiments performants sont drastiquement inférieurs à ceux des bâtiments mal isolés. Il y a donc "un besoin pressant de mettre en place une réglementation environnementale pour la rénovation, à l'image de la RE2020 qui ne s'applique qu'aux constructions neuves".

 

Cette réglementation permettrait notamment d'assurer la transition d'un modèle de rénovation par geste, largement inefficace, à "un modèle de rénovation globale et performante, conforme à nos objectifs climatiques et permettant de garantir le confort des occupants".

 

Rediriger les aides publiques sur des travaux performants, et les matériaux bio- et géosourcés ou réemployés

 

Enfin, le Cnoa estime qu'en plus du critère de la qualité des travaux de rénovation, l'objectif du nombre de rénovations est bien sûr essentiel. La France vise plus de 600.000 rénovations performantes par an ; aujourd'hui moins d'un dixième a effectivement lieu. Ainsi, il insiste sur la nécessité de "rediriger les aides publiques sur des travaux effectivement performants, réalisés dans la mesure du possible à l'aide de matériaux biosourcés, géosourcés ou réemployés".

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