Des solutions techniques permettant de limiter - voire de supprimer - le risque de rupture du lac situé sous le glacier de Tête Rousse, à 3.200 mètres d'altitude dans le massif du Mont-Blanc, ont été présentées par le service de restauration des terrains en montagne. Un soulagement pour la vallée de Saint-Gervais (Haute-Savoie) qui vivait jusqu'à présent sous la menace permanente d'une crue aussi soudaine que catastrophique.

La préfecture de Haute-Savoie a annoncé que le service de restauration des terrains en montagne (RTM) de l'Office National des Forêts avait proposé plusieurs solutions techniques pérennes, qui permettraient de limiter ou même de supprimer le risque de rupture de la poche d'eau accumulée sous le glacier de Tête Rousse. Cette poche d'eau, provenant de la fonte des glaces, menace en effet d'inonder la vallée de Saint-Gervais depuis plusieurs années. Des opérations de pompage avaient déjà eu lieu à l'été 2010 puis à l'été 2011. Elles avaient alors duré une quinzaine de jours et avaient coûté environ 550.000 € avec la mobilisation d'ouvriers de l'ONF, 24 heures sur 24.

 

Mais ces solutions n'étaient que temporaires, la poche continuant à se remplir au fur et à mesure. Le 15 avril 2011, le préfet de Haute-Savoie et le maire de Saint-Gervais avaient chargé le CNRS et le RTM de réaliser deux études afin de mieux comprendre les raisons de la présence de ce réservoir naturel et de trouver des solutions pour maîtriser ce phénomène de façon définitive. L'ONF estimait, en octobre 2010, que le volume total du réservoir était de 52.000 m3 grâce à des mesures faites par résonance magnétique.

 

Parmi les solutions envisagées aujourd'hui, figureraient un pompage de l'eau par le haut (du glacier) ou encore un système d'écoulement des eaux de fonte et de ruissellement. Interrogé par l'AFP sur la teneur exacte des solutions, un responsable de la préfecture a expliqué : « Elles ne peuvent pas être dévoilées à ce stade car elles sont trop techniques ». Les techniques adoptées restent donc entourées de mystère mais elles doivent encore « faire l'objet d'une expertise technique et financière complémentaire par les services spécialisés de l'Etat ». Les 2.500 habitants de Saint-Gervais ne dormiront donc pas encore sur leurs deux oreilles dans l'immédiat. En juillet 1892, la fonte estivale des glaces avait entraîné la libération brutale d'un réservoir d'eau d'environ 85.000 m3. Cette vidange naturelle avait provoqué un torrent de boue, causant 175 victimes et de nombreux dégâts.

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