PRIX. L'ingénierie française s'illustre une nouvelle fois par sa créativité dans le palmarès du Grand Prix national de l'ingénierie. Le projet primé repose sur un concept bioclimatique, assurant le confort des usagers.

Cette année, le Grand Prix national de l'ingénierie a récompensé un acteur ayant intervenu sur l'une des gares du Grand Paris Express. Le groupe d'ingénierie pluridisciplinaire français Setec remporte le précieux sésame pour avoir conçu, en tant que mandataire de la maîtrise d'œuvre avec Dominique Perrault Architecture, cet ouvrage.

 

Mise en service en janvier 2025, la gare Gustave Roussy (à Villejuif) accueille près de 100.000 voyageurs chaque jour, et connecte les lignes 14 et 15 Sud du métro. L'ouvrage comporte un puits central de 63 mètres de diamètre et 50 mètres de profondeur, et quatre tunnels voûtés pour les quais. "Le projet intègre des solutions techniques innovantes - tunnelier aérien, escaliers mécaniques suspendus monumentaux, supports audacieux et toiture à câbles - tout en réduisant l'empreinte carbone du chantier et en minimisant les besoins énergétiques pour le chauffage et la ventilation grâce à un concept bioclimatique, assurant confort et durabilité pour les usagers, souligne Syntec-Ingénierie, organisateur du Grand Prix, dans un communiqué le 21 octobre 2025. Cette gare illustre la capacité de l'ingénierie à transformer des contraintes complexes en solutions innovantes, sûres et durables pour le territoire francilien."

 

Deux autres prix

 

Chaque année, le concours vise à mettre en avant l'excellence et l'innovation des entreprises françaises d'ingénierie. En 2025, il a attribué deux autres récompenses à des entreprises. Ikos, spécialiste du conseil en ingénierie ferroviaire, a reçu le prix "Pour une industrie décarbonée, compétitive et résiliente" pour le développement du Power Ring, "un système innovant reposant sur une architecture multi-ports universelle et modulaire qui pourrait remplacer jusqu'à neuf convertisseurs traditionnels. Il optimise les flux d'énergie entre toutes les sources et usages, avec une conversion directe de plus de 95% de rendement, et renforce la résilience des réseaux : en cas de perturbation, il peut maintenir l'alimentation des infrastructures critiques et limiter les risques de black-out."

 

Les groupes d'ingénierie Egis, Artelia et Hydrétudes ont, eux, gagné le prix "Adapter l'existant pour lutter contre les causes et effets du dérèglement climatique" pour le projet d'aménagement intégré de l'Isère Amont, en amont de Grenoble. Les entreprises ont redonné "de l'espace à l'Isère et restaurer ses interactions avec les milieux naturels et urbains", écrit l'organisateur. Le but ? Protéger les habitants de la vallée, qui pourraient être menacés par une crue bi-centennale. "Seize champs d'inondation contrôlée couvrant 3 600 ha, capables de stocker 35 millions de m³ d'eau et de réduire d'un tiers la pointe de crue, complétés par des déversoirs, merlons, clapets mobiles et ponts pour assurer la transparence hydraulique [ont été imaginés, NDLR]. L'ingénierie a intégré des objectifs environnementaux ambitieux : digues reculées, digues effacées, renaturation de gravières, restauration de zones humides, reconnexion à la rivière de forêt alluviale, création de corridors boisés et reconnexion d'affluents. [...] Livré en 2023, Isère Amont illustre la capacité de l'ingénierie à combiner protection des personnes, résilience des territoires et restauration écologique."

 

 

 

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